une_illustration_avec_plein_de_chiffres_on_0_14883868-2777-444a-8287-128752fd792d
Picture of IronAnne
IronAnne

Changer de perspective sur les chiffres

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

La question des « chiffres » est souvent le nerf de la guerre dans les actions militantes. Exprimer qu’une victime d’inceste a subi durant 10 ans 3 agressions par semaine, c’est rendre de façon floue ce qu’elle a vécu au quotidien. C’est échapper à la réalité de ce qui a été subi et, surtout, de l’horreur. Je suis une victime d’inceste « comme les autres ». Sauf que, depuis plusieurs années, j’ai choisi comme perspective de parler en nombre d’agressions, c’est-à-dire plus de 2500. Cela est toujours perçu comme invraisemblable par les gens. Ce n’est donc pas possible ?

Revenons à une enfant qui a été violée 3 fois par semaine pendant 10 ans. Les calculs sont simples. 3 agressions par semaine pendant 52 semaines, c’est 156 agressions. Puis on multiplie cela par 10 ans et on tombe sur le nombre atroce de 1560 viols. Pourtant, 3 agressions sexuelles par semaine pendant 10 ans et 1560 viols, c’est exactement la même chose. Pourquoi épargne-t-on tant les gens ? C’est le cœur d’une question politique. Aborder les violences sexuelles en fréquence et non en nombre est un frein à une évolution du système de prise en charge et de prévention. Cela témoigne de la culture de l’inceste.

Cette fameuse culture de l’inceste est décrite par Dorothée Dussy et Wendy Delorme dans le livre collectif auquel elles ont participé, un ouvrage percutant pour ceux qui ne s’intéressent pas à la vie des victimes. Dorothée Dussy est aussi l’autrice de “Le berceau des dominations”, une anthropologie de l’inceste. Son étude a conduit l’autrice à recevoir une violence proportionnelle à la pertinence de son propos. En tant que société, nous n’arrivons pas encore à affronter la réalité de ce que l’inceste représente. Car ce ne sont pas uniquement les 1560 viols que notre victime va subir. Il y a un travail de sape quotidien de la part de son agresseur, ici son père. Une violence qui s’insinue dans le quotidien. Quittons cette victime fictive.

Mon père a commencé à m’infliger des actes de pénétration lorsque j’avais 18 mois. Mon père a commencé à m’infliger des actes de pénétration lorsque j’avais 18 mois. Je me souviens encore parfaitement de ce moment. Ma mémoire s’est accrochée à ce souvenir. Il est venu briser la réalité de mon quotidien tant par la douleur ressenti que par l’effraction qu’il représenter sur le plan physique et psychique. Mon cerveau s’est accroché à ce moment tout en l’enfermant dans ma mémoire. Il ne voulait pas perdre les moindres détails. 18 mois, c’est jeune. Les violences se sont arrêtées 3 mois avant les 18 ans. J’ai été violé durant 195 mois, c’est-à-dire durant 16 ans et un quart d’année. Les viols étaient dans des fréquence très variable. La moyenne basse est de 3 fois par semaine et la haute de deux fois par jours. Je peux dire que j’ai subi plus de 2500 viols au minimum. Et les chiffres sont surement plus important. Il nous faut rencontrer en tant que société ce que cela veut dire l’inceste.

C’est chez moi plus de 2500 viols, mais aussi d’autres chiffres…L’interdit complet d’intimité. À tel point que mon père à retiré les portes des WC. Il était impossible de faire pipi ou caca en toute intimité. Pourtant ces fonctions biologique demande de l’intimité. Fermer la porte de la salle de bain à clef ? Un doux rêve. Inspecter le nettoyage post douche ? un quotidien. Verrier l’état de mes sous-vêtements ? Quotidien. En rire avec ses amis ? Une normalité. Car oui, enfant j’ai eu des tas d’essaie de stratégie pour que mon père me trouve répugnante mais rien n’a jamais fonctionné. J’ai entre autres essayer de ne plus me laver, alors que c’était insortable pour moi. J’ai essayé de mal m’essuyer quand je passais au toilette. Mon père m’imposé de l’hygiène en réponse quand il venait me violer.  A combien s’élève ces effractions de mon intimités ? Je peux juste vous dire qu’il y a eu un espace de 6 497 jours entre le premier geste d’intrusion (avec ses doigts) et la dernière fois dont, là aussi, je me souviens avec précision. Et si je regarde ma vie, je sais que les effraction dans mon intimité était d’au moins une fois par jours, car j’ai fini par avoir des stratégie complexe pour aller au toilette uniquement à l’école. Mais ni l’habillage, ni la douche pouvait se faire ailleurs. Même quand je me lever à 5h30 du matin pour partir de Brazey-en-Plaine vers Dijon pour chopper le train de 6h30, il trouvait un moyen pour être là. Il y a eu donc, en estimation basse plus de 8000 intrusions de mon intimité. Rajoutais à cela le nombre de coup, car la violence était un ingrédient de l’inceste, on est sur des coup 1 à 3 fois par semaine, on en est à 1267 actes de violences… 3 tentatives de meurtres.

La majorité des personnes dirons que ce n’est pas vrai ; pas possible. Que personne ne survivrait à cela. Mais nous survivons. Nous traversons habité par un désir de vie plus fort que la violence. Certains victimes meurt dû à la surcharge de stress, car la dissociation ne suffit pas. Le corps subit tellement de stress. On le rappelle actuellement dans l’actualité, les victimes de violences intrafamiliale perdent 20 ans d’espérance de vie. Nous passons notre vie à payer le prix fort de ces chiffres.

Donc regardons tout cela d’un coup :

  • 2500 viols
  • 8000 intrusions de l’intimité
  • 1267 actes de violences
  • 3 tentatives de meurtre.

C’est la réalité de ce que j’ai traversé de mes 18 mois à mes 17 ans. Je suis convaincu qu’il faut parler avec ce type de chiffres… de les rendre concret pour mobiliser une avancé dans la protection des mineurs.

Il y a plusieurs forme d’inceste. Il y a celui que j’ai dû traverser : un père vers son enfant. Les opportunité de ce type d’agresseurs sont énorme. Car il a un accès totale a son enfant. Celui d’un frère vers un autre membre de la fratrie, bien que l’accès à la victimes soit important, la peur d’être découvert réduit le nombre d’opportunités. Il y a les oncles, les grand-père, les cousins, ceux-ci sont rarement présent dans le quotidien. Ils ont des opportunités encore plus réduites sauf s’ils rendent service au parents en prenant en charge l’enfant après l’école par exemple. Le père est tout puissant, car il peut faire preuve de violence psychologique sur son enfant au quotidien détruisant quasi toutes perspective de parole adressé gros du foyer.

La plupart des gens demande « pourquoi » nous n’avons rien dit ? Souvent nous l’avons dit mais cela n’est pas entend. Parce que nous n’avons pas les mots pour nommer ce que nous traversons. Nous le disons autrement, par nos attifes… mais personnes ne formes les professionnel rencontrant au quotidiens des enfants aux signes que nous portons nous victimes.

Mais ne croyait pas que la fréquences des agressions doit être une perspectives d’évaluation du seuil de « victimes ». Non, il renvoi à la société ses défaillance. L’enfant violé par un oncle, un grand-père le subira plutôt durant ses vacances.  C’est-à-dire dans un espace où la géré doit prendre toute la place… Il n’y a donc pas de pause, pas de temps pour respirer…Et la durée dans le temps sera variable, en fonction de ce qui agite l’agresseur. Certains ne visent que des enfants prépubère, d’autre qu’une victimes… mais ces différents profils ne changent rien à la réalité : la premier agression est un acte de destructions massif. Et elle ne devrait jamais avoir lieu.

Articles similaires

Partagez ce billet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *