IronAnne - chapô
Picture of IronAnne
IronAnne

Esquive

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Lorsqu’on est un enfant victime de violences répétées et que celle-ci s’installent sur plusieurs années, la question d’esquiver ou non les coups devient un enjeu quotidien. Il n’y a pas eu un jours où mon père ne m’a pas frappé. Je n’ai jamais trouvé la position idéale. C’est un sentiment très contradictoire : éviter les coups est à la fois un réflexe de survie, mais mon père le vivait comme une provocation. Et ces moments d’évitement avaient pour conséquence d’alimenter sa rage.

Je me suis trouvée prise dans une lutte interne sans issue : combattre un instinct de survie pour continuer à vivre. Je me percevais comme ne pouvant pas être celle qui mettait de l’huile sur le feu. Mais en réalité, je n’avais pas cette responsabilité, bien qu’il me faisait porter cet aspect. C’est ce que font les enfants victimes de violence. Ils assument des responsabilités dans les violences qu’ils subissent, alors que cela ne devrait pas être le cas. L’agresseur a une capacité à inverser la charge des responsabilité tant par son attitude que ses mots rudoyant.

J’ai dû apprendre, pour vivre, pour traverser ses tempêtes, sa folie, parce que j’avais l’espoir qu’un jour je sois libre de lui, apprendre à encaisser les coups. Je me voyais comme un sac de frappe. Le monde s’arrêtait à chaque coup. J’ai encore les traces de ces ondes de choc qui ont des échos dans ma mémoire corporelle. J’avais le sentiment que je devais accepter la violence. La violence sexuelle qu’il m’infligeait, je la vivais comme normale. Mon corps connaissait la réalité de l’inacceptable, mais mon cerveau, lui, ne comprenait pas que c’était une violence…Mais pour ce qui est des violences physiques, j’ai toujours su que c’était interdit.

Les violences physiques ont toujours été le phénomène que j’ai dénoncé, pour essayer de faire entendre la souffrance de ma vie d’enfant. Mais c’était inaudible. J’avais des ecchymoses, des traces suffisamment visibles. Mais les gens fermaient les yeux. Bien sûr, un père violent sait comment bien frapper et où frapper avec le temps pour cacher les traces. Mais la toute-puissance de mon père était telle qu’il s’en fichait royalement.

A chaque coups reçu, je m’absentais de mon corps. Mais c’était bien plus difficile d’échapper à la violence dans la dissociation, car la brutalité m’obligeait à revenir à mon corps. J’avais mal.

Les rares fois où je me suis défendue, c’était quand il allait si loin que ma vie était en danger. Les trois tentatives de meurtre ont été des moments où je me suis battue pour survivre. Mais j’ai dû assumer la tornade de férocité.

Alors, que fait-on ? On apprend à son corps à ne pas entrer dans les mécanismes de survie, mais cela met à mal la psyché. Elle est prise dans une incohérence. Je pense que ces situations ont décuplé mes sentiments que le monde s’effondre quand mon cerveau perçoit le moindre danger.

Esquiver, c’est parfois encaisser le coup.  C’est une façon de battre pour sa surive

Articles similaires

Partagez ce billet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *