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IronAnne

Le militantisme féministe face à nos traumatismes

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Sur TikTok, des polémiques médiatisées émergent tandis que d’autres restent confinées aux réseaux sociaux ou à des niches spécifiques. Parmi celles-ci, une personne se déclarant féministe a récemment critiqué le monde militant en associant l’engagement militant à un sophisme : on ne serait militante que parce qu’on est traumatisée ; sans cela, on vivrait en harmonie avec les hommes sans rien avoir à revendiquer. Ce raisonnement trouve un écho particulier dans la sphère masculiniste. Mettons de côté ce débat et les idées essentialistes qui en découlent.

Ce qui m’intéresse, c’est ce que cela a révélé, permettant à de nombreuses féministes d’exprimer des réflexions qui m’avaient échappé et qui ont éclairé certains liens pour moi.

Plusieurs militantes ont souligné combien il est ardu de s’engager dans le militantisme lorsque nos traumatismes sont encore trop présents, justement parce qu’ils sont constamment sollicités par les discours militants. Je n’avais jamais pris le temps de méditer là-dessus. J’ai observé de nombreuses camarades féministes s’épuiser dans l’activisme sans faire le lien avec les traumatismes, qui, rétrospectivement, semblent évidents.

Il n’est pas problématique en soi qu’il y ait un lien entre le désir de s’engager dans le militantisme féministe et ses expériences traumatisantes. Nous avons toutes des raisons de militer. C’est la gestion des traumatismes encore douloureux, constamment ravivés par le parcours militant, qui mérite attention. J’ai pu faire le rapprochement avec l’épuisement militant que j’ai observé au cours de mes dix dernières années d’activisme, où les sujets nécessitant un avertissement (Trigger Warning) sont omniprésents. Je me suis posée des questions sans trouver de réponse immédiate, mais j’ai l’impression de tenir une piste.

Il m’en vient donc une réflexion: Devrait-on se priver du militantisme féministe lorsqu’on est au début de la prise en charge de ses traumatismes ? C’est une évaluation personnelle. Néanmoins, en accompagnant nos camarades féministes dans un esprit de sororité et de solidarité, nous pouvons offrir un espace pour aborder ce sujet, peut-être permettant à celles qui sont encore fragilisées par leurs traumatismes de recevoir l’attention nécessaire. Notre soutien doit viser à accompagner chacune dans ses sensibilités, non pour les freiner, mais pour leur permettre de s’engager militamment dans un environnement bienveillant qui prend en compte leurs parts d’ombre. Il ne faut pas sous-estimer l’énergie que ces traumatismes peuvent insuffler en nous. Les laisser s’effriter n’est pas non plus une option. À mon avis, il est essentiel de prévenir l’épuisement militant. Continuons à exprimer cette esprit de sororité qui est le notre.

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