chapô - IronAnne(30)
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IronAnne

La nociception, danger, douleur

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Nous avons plus d’un sens, deux, trois, cinq. Il y a ceux que l’on connait moins voire pas du tout. La nociception en fait partie. Les sens ont des objectifs, en tant que sens interne, ce dernier active notre système d’alarme. En contact avec les récepteurs nerveux de la douleur, cutané, musculaire, articulaire, il y a une confluence d’information qui permet de faire sens au nociceptif. La réduire à notre sens de la douleur est une erreur. Si elle s’appuie entre autres sur le récepteur de la douleur, elle va bien au-delà. Je l’ai dit c’est notre système d’alarme. L’erreur est aussi, peut-être, ce que nous mettons dans douleur des projections finalement très personnelle.

Mais qu’en est-il d’un système nerveux soumis à une maltraitance quasi contente ? Comment le rapport a la douleur se construit ?

Je me suis habitué à la danse paternelle. A un moment, c’était quelques choses de si huilé, si chorégraphié que mon système d’alarme ne fonctionnait plus. Je dansais presque les coups reçus. Rebondir au mieux, laisser le corps aller mais pas trop. Tout n’était plus que le flux incessant des mouvements. Mais je ne le voyais plus venir. Tout était constamment un danger, je ne pouvais plus trier les données autour de moi.

Et puis ma douleur ? C’est mon rapport au corps le plus complexe. J’ai eu tellement mal que mon seuil d’acceptabilité est monté très haut. Mais a la fois, j’ai une hyper sensibilité à la douleur. Je suis à la fois, sur les douleurs habituelles qui ont la chronicité d’un coup, d’un corps trop abimé par son enfance dans une déconnexion. Je ne me connecte pas à ce que ça me fait pour tenir. Et a la fois, je ne la supporte pas. Elle m’abime, me rend irritable et je ne fais pas sens à ce qui se passe.

Mon système d’alarme est celui que j’ai étouffé, nié, couvert sous un chapeau de paille pour tenir.

En réalité, la douleur ne me quitte pas et surement qu’elle ne me quittera jamais. J’aurais toujours mal aux conséquences de cette enfance. On me dit de perdre du poids. Comme si le poids en moins était la solution. Déjà, quand j’en perd, j’ai bien plus mal. Mais en tant que tel, c’est nié la vital nécessité de mon poids.

Ma douleur est terrifiante. Alors, je vis avec. J’ai mal aux dents. J’ai mal au dos. Mais si je le dis « je me plaint tout le temps ». Je trouve ça si violent, injuste. Je n’ai pas « mal ». J’ai mal. J’ai une douleur intense, contente. J’ai un corps qui crie 20 ans de torture. J’ai peur de mourir en ayant encore mal. J’espère un soulagement de la douleur. Je prie pour cela. Mais ne plus avoir mal… c’est peut-être mourir ? Parce que mon corps ne connait que ça.

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