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IronAnne

Quand les algorithmes ne font mal leur travail.

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Ce matin, mon compte Facebook a été bloqué. J’ai enfreint les règles. Interdite de toute interaction dans les publications pour 24h. Je passe sur le côté punitif qui ne me semble pas efficace.

Je fouille, farfouille mes notifications. Et je fini par trouver. C’est une vidéo avec ma fille et deux de mes fils qui pose problème. En effet, en été, a 4 ans, elle était torse nu. Et surtout cachez ce téton que je ne saurais voir.

L’algorithme s’en fiche que ce soit une enfant. Mais visiblement, il différentie très bien que c’est une fille par rapport à toutes les photos et vidéos de mes fils torse nu. J’ai évidemment contesté l’objet sexuel de la publication.

Mais ça n’en reste pas là dans ma petite tête. Je mouline, je mouline.

Je sais des tas de clans s’opposent. Il y a ceux qui trouve que c’est anormal de mettre des photos d’enfant sur les réseaux sociaux. Il y a ceux qui sont ok mais jamais avec un poil de peau qui dépasse. Et je ne remettrais pas en question leur point de vue. Ils sont légitimes. Chacun fait ce qu’il lui semble juste. Et il y a l’appel à se méfier que les photos servent au pervers sexuel et autre pédophile.

Ma fille n’est pas à sexualiser tel que on le fait dans nos principes d’adulte. Et je trouve inquiétant qu’un algorithme soit capable de détecter un téton féminin plus vite que son ombre mais ne comprend pas qu’une enfant est une enfant. Évidemment, la musique de la petite fille torse nu qui va alimenter le pervers sexuel arrive tout de go.

Alors, je partage ma position à moi. Je ne m’interdirais pas de partager une photo, une image de ma fille qui est tout à fait descente (une vidéo d’enfant en fin de journée d’été en train de danser). Je ne donnerais pas le droit à la société (à une société) de me cloisonner sous le principe de précaution du vilain pédophile tapis dans l’ombre. Pourquoi ? Le pédo-criminel est déjà un criminel et un déviant. Je ne peux et je ne veux être esclave de sa perversion. Je ne crois pas que la société doit fonctionner dans « je me l’interdit au cas ou un criminel va passer à l’acte ». Parce que, pour moi, c’est donner au criminel le pouvoir sur ma vie. Et je sais ce que ça fait.

Ne croyait pas que je n’ai pas peur. A chaque fois que je sors, je sais que je risque le harcèlement sexuel. Cela m’est arrivé les deux dernières fois ou je suis sortie. Je n’ai pas réussi à dépasser l’agression, je suis toujours mal. J’ai déjà été confronté à un homme dans le bus, il y a 2 ans qui déclaré que ma fille était une provocatrice sexuelle en étant assise les jambes écartées avec sa couche visible sous sa robe. Si elle a 4 ans aujourd’hui… vous avez compris son âge à l’époque. Ce mec est un malade. Un pédo-criminel n’a pas besoin d’elle nu pour fantasmer. Il verra dans la scène la plus normale du monde d’une enfant de 2 ans assise dans le bus quelque chose de sexuelle. Je ne cèderais pas pour autant un centimètre carré de notre liberté de vivre l’enfance à un potentiel criminel.

Chaque jour, je vis avec cette crainte. Et je suis pleine de lucidité. Chaque jour, j’ai peur que mes enfants subissent le même enfer que moi. Quand ma fille rentre de l’école avec sur les fesses des brulures de frottements : bien évidement que j’y pense. Et puis, je réagis avec calme, j’envoie un message à sa maitresse et on cherche à savoir ce qui s’est passé.  Mais chaque jour, je suis reconnaissante que chacun de mes 4 enfant aient une enfance que je n’ai même pas pu rêver avoir.

Quand l’algorithme fait de ma fille un objet sexualisé, je vrille : NON. Hors de question, elle a 4 ans. Quand je ne devrais pas laisser circuler seul mes enfants car il y a des risquent… non hors de question. Ce n’est pas un acte irréfléchi. Je connais les risques et la balance bénéfice risque va en faveur de mes choix.

Toutefois, ma balance bénéfice/risque est personnel. Elle est tout à fait non transposable à d’autres. On a tous nos histoires et nos limites.

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