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IronAnne

Ce que je sais de l’enfance de ma mère

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Ma mère m’a un peu parlé de son enfance. Mon baptême a rimé avec une rupture définitive des liens entre elle et ses parents. Ce qu’elle m’a dit donne un sens tout particulier à son attitude de mère, d’épouse, le choix de son mari, sans oublier le fait qu’elle tournait en rond dans des relations violentes et malsaines. Aller dans cette thématique, c’est touché au transgénérationnel.

Selon les dire de ma mère, elle vivait entre une mère alcoolique et un père abuseur. Elle a beaucoup souffert de la dureté, de jalousie de sa mère. Elles vivaient dans une rivalité. Le reproche sous-jacent était qu’il y avait préférence pour ma mère. Elle était l’ainée. Cette préférence s’exprimé dans le fait que ma maman avait sa chambre à elle toute seule, proche de ses parents alors que ses 3 sœurs et son frère partageait une chambre. Elle a aussi pointé que son frangin à longtemps dormis dans un lit de bébé. Il était détesté par son paternel.

Ma mère a choisi très tôt et très activement à quitter le foyer familial. Sa seule solution était de réussir des études et de loger à l’hôpital. Elle a beaucoup investi les études.

Ne rien savoir de cette branche familiale était très questionnant. Je demandais souvent pourquoi elle était la préférée de son papa, pourquoi sa maman était comme ça… Parce que je voulais donner sens à notre quotidien.

Puis, vers mes 13 ans devenant trop incitante, elle m’a conduit au pied de l’immeuble de son père. Là, on est sorti de la voiture. Elle m’a dit son appartement c’est celui-ci, un appartement parmi d’autre. Il est sorti sur la terrasse, un homme avec une barbe blanche. Il m’a effrayé. Il y a eu un échange de regard entre eux. Dans cet échange très chargé de rage chez ma mère… elle a brisé le silence en me disant « je m’en fou, si tu y va, c’est de ta faute s’il t’abime, te détruit et abuse de toi ». Elle a dit cette phrase avec beaucoup de méchanceté. Elle lui en voulait plus qu’elle n’en voulait à sa mère.

Pourtant, elle m’a dit que c’était l’alcoolisme de sa mère qui était responsable de la rupture relationnelle ce jour-là, j’ai perçu autre chose. C’était de son père qu’elle s’était éloigné.

J’ai essayé d’en savoir plus. Elle m’a fini par dire que son père était un monstre, un dangereux personnage pervers et violeur. J’ai pris acte des choses dans une profonde blessure. Elle m’aurait laissé y aller. Elle m’aurait laissé aux mains de quelqu’un qui l’a brisé. Mon besoin de faire sens n’était pas pris au sérieux. Cela m’a fait mal. Cela explique pourquoi j’accompagne avec réflexion les questions de mes enfants sur mon histoire.

Après le décès de mon père, j’ai fait une aphonie psychogène. J’ai été hospitalisé. Ma mère a renoué avec son papa. Il est venu me rendre visite à l’hosto dans le service de pédopsychiatrie où j’étais. Je n’ai pas compris. Je sais juste qu’il lui a donné de l’argent parce qu’il lui devait bien ça m’a-t-elle dit.

Plus tard, elle a choisi de retourner vivre en lorraine en me disant qu’elle me foutait à la rue. J’avais à peine 19 ans, aucun diplôme. Elle ne voulait plus de moi, ou rêvait que je la supplie. Peu importe. Je suis partie vivre en Belgique et elle est partie vivre près de son père.

Quand ma grand-mère paternelle « Mémé E » est morte, j’ai eu un échange avec la demi-sœur de mon père. Celle-ci m’a lancé que je ne savais pas tout, entre autres sur ma mère. J’en savais plus qu’elle ne le pensait. Je savais que ma mère avait été violé, victime d’inceste. Je savais qu’elle avait reproduit son schéma de référence. Je savais qu’elle rejouait que ce qu’elle avait connu. Je savais que mon père avait quitter Lili, sœur de ma mère… pour ma mère. Je savais l’alcoolisme transgénérationnel…

Le silence est la boite de pétri de l’inceste. C’est ce terrain de l’indicible, du non-sens, du non verbe créateur. C’est la vie sans vie et la mort sans mort. C’est un entre deux du rien, du néant si rempli de ce qui manque. C’est ce qui doit se taire, se cacher, pour ne pas blessé l’autre au dépend de la personne blessée. C’est la cassure de l’être.

Ma mère a reproduit son modèle. Elle a choisi un mari qui remplaçais son père et s’est trouvé piégé dans la reproduction de sa propre mère. Dans cette non-mise au travail de son vécu, elle m’a obligé à subir ceci.

Et j’ai beau comprendre tout ça intellectuellement. Je lui en veux du plus profond de mon être. Elle m’a abandonné. Elle a fui sa maternité. J’ai été mis sur le bas coté de notre vie à 3, passagère clandestine de la souffrance et du mutisme. Je ne sais pas dépasser la rage qu’elle a fait naitre en moi car elle m’a permis de survivre.

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