chapô - IronAnne(12)
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IronAnne

Généalogies qui se croisent

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Il y a peu de hasard dans la vie selon moi. Et l’inattendu est se présente sur notre route chargée de l’équation complexe et homéostatique de ce que notre vie propose de possible : mémé Marie, mon arrière-grand-mère, ma mère de cœur, mon [e/a]ncre, avait un amant. En tant que tel, amant ou pas, celui lui appartient. Et cela la concernait uniquement elle. L’inattendu est ailleurs. C’est sur qui était cet amant et le lien qu’il y a avec mon propre vécu qui donne une certaine couleur au contexte de mon enfance pour ainsi dire presque inconsistante. Son amant était son voisin d’en face.

Savoir où il vivait ne met pas forcement une perspective informative à ce stade du récit. Mais c’est en réalité percutant, confrontant, enrageant. Le contexte est l’enfance, la lorraine, l’ado. Ce « en face », l’épouse de l’amant de Mémé y vivait toujours, et moi ? J’y été souvent et j’ai connu cette femme. C’étais la maison de l’ado. L’ado était bien plus âgé que moi. Ses parents se sont installés avec la maman de ma nounou, l’épouse de l’amant. J’ai appris cette relation par la cousine de mon père après le décès de celui-ci. Je sais que ce n’était pas un secret : ce fut su.

Il y a une tout autre couleur à la distance affective que posé la grand-mère de l’ado avec moi. Il y a le filigrane des ressentiments.  Je faisais écho de façon non négligeable à son histoire et elle, à la mienne. J’étais encore une fois prise dans la confusion des générations et dans un amalgame informe, inapproprié, inadéquate fait projection sur l’enfant que j’étais au lieu de laisser tout ceci aux personnes concernées adultes et pour certaines mortes. Un peu comme, quand on m’a dit dans la famille de mon père que j’étais le quasi coupable des actes de ce dernier par une adulte qui n’ont pas veillé sur moi, avec la sureté qu’impose les places au sein des générations. J’ai compris l’ambiance lourde, les tensions que je percevais entre la grand-mère de l’ado et moi. Il m’a fallu avoir 18 ans pour faire sens.  Sa douceur, sa gentilles avec ses petits-enfants tranchés avec son refus relationnel.

Un jour, j’ai dit à mémé Marie que l’ado me faisait du mal. Je ne savais pas mettre les mots justes au subit. Elle s’est fâchée. Elle m’a dit de dire à l’ado que s’il continuait, elle s’occuperait de lui. Ses propos étaient fort d’une colère habitée, gardienne de ma sécurité.  Elle n’a pas compris et surtout, elle a projeté autre chose : les tensions inerrante à la rencontre de nos familles. Elle n’a pas gratté mon silence comme elle l’a fait par ailleurs sur d’autre sujet.

Si je regarde tout ceci à la loupe transgénérationnel, je me questionne profondément sur les actes transgressifs, violant de l’ado. Répondait-il au non verbalisé mais pesant flou que sa grand-mère vivait en son fort intérieur ? N’ai-je pas payé les non-dits ? Qu’est-ce que l’attitude de quasi rejet réveillé comme autorisation ?  L’ado disait constamment « Je dois le faire ». C’était un refrain quasi enivrant, anesthésiant de chaque coup de rein. Il se présentait en esclave de ses pulsions. Comme si la pulsion était la justification à l’acte. Mais la phrase à un écho tout aussi dans le devoir de répondre à la colère qui dépasse les générations. La réponse est surement que c’est un peu de tout ça dans une proportion qui m’échappe.

En étant violé par l’ado, ma parole n’aurait eu peu de poids si j’avais eu les mots. Et cela au-delà des considérations classiques de la justice dans mon enfance sur la pédophilie. J’aurais été présenté comme l’instrument de vengeances de ces femmes âgées et blessées. Ce lien entre nos familles m’a mis un coup.

Il est facile de croire que c’est un coup vis-à-vis du regard sur mémé. Mais non, bien au contraire. Elle était libre dans un monde aux contraintes qui me sont incompréhensible. Elle a connu le compte en banque ouvert avec l’autorisation de son mari, idem pour le travail. Cela sert son image idéalisée dans ma psyché. J’ai eu le sentiment grouillant au fond de moi : « tu as payé pour les actes des autres ».

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