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IronAnne
IronAnne

#InkTober – Enchanté

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

En octobre, il y a InkTober. Le principe est un dessin par jours dans la thématique. J’ai vu sur groupe dédié aux écrivaines, autrices en herbe tenue par la propriétaire d’une maison d’édition canadienne,  l’idée de faire un InkTober de l’écriture en version francophone. J’ai donc décidé de le faire sur mon blog à l’encre virtuel. J’en ai parlé sur mon profil personnel et mon amie, ma sœur de cœur Tayiam a choisi de le faire elle aussi son blog Mémoire Filante.

Je n’ai jamais cru aux contes de fées version Disney paillettes où tout fini bien. Il n’y avait pas de forêt enchantée, pas de jolis lutins, pas de lumière joyeuse, de chanson qui fait venir tous les animaux aux alentour. J’ai exploré les aspects les plus noirs de la forêt de Mirkwood. J’ai connu la réalité glacé et glaçante des contes. Celle qui nous dit que les monstres existent et qu’ils nous dévorent.

J’ai été enchanté d’une façon bien particulière. Celle de l’innommable. On a fait bien plus que de m’ôter les mots, on ne les a même pas fait exister. Pour qu’une chose existe, il faut la nommer. Si cette phrase fait peut-être de moi une « capitaine évidence », sachez bien que la palpabilité de l’inexprimable infect le cœur.

Chemin faisant, on m’a dit qu’il faut dire non. Non à quoi ? non comment ? Que le non marqué mon refus. Refus à quoi ? ce qui n’a pas de nom ne se refuse pas.

 Le sortilège éducatif était celui de ne rien dire du corps, de ce qu’on peut lui faire ou pas. Et l’école ne prenait pas ça en charge. On ne questionnait pas ce genre de chose quand j’étais enfant. Ce n’était même pas un tabou. C’était inexistant. De toute façon personne ne fait ça aux enfants. Aviez-vous remarqué comme les adultes, les grand disent « ça » pour toujours éviter de nommer : viol, inceste, attouchements, agression, violences sexuelles. Ça, ça n’existe pas dans l’enfance n’est-ce pas ? 2 enfants par classe dont le vécu n’existe pas. Ce chiffre me brise en dedans.

J’aurais voulu des mots, qui existe, qui sont simple, pour m’expliquer que faire mal à mon corps n’est pas acceptable. On doit s’assurer qu’un champ lexical viennent à l’enfance, que les concepts viennent au corps et à la voix des plus jeunes. Simplement… Soyons lucide ce n’est pas la réalité même au sein des familles bien traitante. Le sujet est flou, vague, effleuré, fait d’euphémisme et de « ne te frotte pas sur l’accoudoir du canapé »

Il me semble important que la société aborde cette question dans la mise en mots, l’accompagnement dans une approche globale. La solution est simple : le consentement. Demandé aux enfants s’ils sont d’accord, leur en faire éprouver le sens. « Ton corps, tes droits, ta santé, ma responsabilité » comme dit si justement mon amie Marie. En parler n’est pas du tout complexe. A 4 an ma fille est tout à fait apte à me demander si elle peut me faire un bisou. C’est dans les choses les plus simple que germe le consentement, sa conceptualisation. Il suffit de le faire exister dans la vie de l’enfant. Quand je changeais mes enfants, je leur disais « Je pense que tu es dérangé, et que tu as besoin que je change ta couche. Je me trompe peut-être mais c’est ce que je sens ». Je disais aussi « Est-ce que tu veux un bisous » et j’essayer de comprendre, même bébé s’ils étaient d’accord. J’ai surement fait plein de bisous alors qu’ils ne le voulaient pas. Mais je marquais que je sentais que c’était validé de leur côté. Mais surtout, quand je sentais que c’était un refus, je leur signifiais mon ressenti. Et c’est là la clef, selon moi.

Ce mot aurait enchanté mon enfance. Je n’étais pas d’accord, je n’avais pas le choix. Mais si on avait ouvert la porte de ce concept magique, simple, évident, utile et de santé publique. Il est possible qu’une toute petite fenêtre s’entrebâille vers la parole. Et le sort aurait été peut-être brisé, l’enchantement démantelé et ma voix libérée. Peut-être. Oh évidement, cela dans une relation de confiance. Mais ce peut-être m’aurait sauvé. Parce qu’au final toutes les fois où j’en ai parlé, je n’avais toujours pas les mots même à 18 ans. C’est là tout le problème. A 18 ans, j’aurais dû être pleinement informé sur la sexualité, le consentement. Vous savez l’ironie de la chose. Mon père m’a offert la sexualité pour les nuls pour gérer le sujet. J’en savais beaucoup sauf sur l’inceste.

On croit facilement qu’il ne faut pas en parler aux enfants. C’est juste qu’on n’y met nos vues d’adultes, nos mots compliqués. Les enfants sont simples et ils comprennent à la hauteur de leur âge avec des mots juste. Et là, on peu enchanté l’enfance de sa juste magie et non de l’obscurité.

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