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IronAnne

Je traverse la cour

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Cela fait déjà plusieurs mois que je suis une ombre dans l’école. C’est dur cette première année de collège. Je traverse la cour de l’école pour aller en cours de science naturelle. Je n’ai pas envie. C’est dur. J’ai les épaules basses, la tête rentrée. J’essaie d’être la plus invisible possible.

Chaque élève avance telle une fourmi vers sa classe. Chaque pas me rapproche de l’attroupement vers mon propre groupe classe. Je ralenti. J’ai le souffle court, l’air qui me manque. Mon dos me tire en arrière pour fuir loin. Je sais que je vais devoir attendre en « rang » avec les autres. Et je n’ai pas envie d’y aller.

Ce cours a lieu dans le nouveau bâtiment. Je suis stratégiquement partie au plus loin de la classe. J’ai longé l’herbe, tourné à droite, bordé l’herbe, avancé sous l’ombre de l’arbre, avancer encore mais le plus lentement possible, exprimer au monde le manque de motivation. Et à la fois tout faire pour ne pas être vue, remarquée, ne pas faire de vague. Pour finalement arrivé dans ce préaux qui possède ses 2 nouvelles classes. Nous sommes au rez-de-chaussée, entrain d’attendre sous les escaliers.

Arrivée à destination, la prof n’est pas en vue. Je dois patienter. C’est là que commence les petites choses si blessantes. J’ai mon corps qui se ratatine sur moi-même. « Alors Picsous, tu te décides à te pointer » lance l’un, l’autre rebondit « ouais, elle a été lécher mon blanc. Ça lui a pris du temps de s’en remettre ». Je m’affaisse, m’étouffe. Je regarde le sol, je cache ses larmes qui veulent sortir. Je sais que je ne dois pas leur donner ce pouvoir sur moi : savoir qu’ils me font si mal. Je respire comme un chiot épuisé par sa course. Ma ceinture scapulaire s’incurve, tout mon corps essaie de se replier sur lui-même. Je courbe l’échine sous leur mot. « Fait pas ta prude ! » dit un 3ième en simulant la masturbation. Un 4ième arrive par derrière et m’enlace, plote mes seins. « C’est encore un bébé, il n’y a rien sous les mains ».

« 22 ! » lance le fils de…

Le ploteur me lâche, tout le monde se met en rang en bon petit élève propre sur eux.

La prof arrive. « Je vous ai trouvé fort dissipé, on va prier un petit peu pour vous aider à vous concentrer. Mademoiselle Pixxxxxin, je pense que ça vous aidera à moins attirer l’attention ». On ne priait jamais avec elle. On priait au cours de technologie avec la sœur mais pas avec elle. Elle avait insisté abusivement sur la prononciation de mon nom de famille, mis le miel, le sucre, et tout ce qu’il fallait dans le « mademoiselle » avec la condescendance juste comme il faut. Elle n’jamais digéré de devoir me faire des excuses en classe et me l’a fait payer toute l’année. Et moi, je n’ai jamais bien fait mes devoirs pour elle. Je ne pouvais plus la supporter. Son attitude rendait la violence légitime.

J’ai senti à quel point je n’avais pas ma place là.

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