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IronAnne

La colère envers ma mère, ce qu’elle n’a pas vu de moi

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Le jour où ma mère a fracturé mon journal intime quelque chose entre elle est moi s’est brisé. Notre relation à toujours était très complexe, toutefois, cette meurtrissure dans mon intimité ne faisait qu’appuyer toutes les entailles que je subissais déjà. Je l’aimais à en mourir et je la haïssais en même temps. Cette dualité était épuisante.

De ce jour-là, de cette trahison à arracher le symbole de l’infranchissable, les conflits ont explosés. Dès que j’étais seule avec elle, la guerre était déclarée. Tout m’était permis dans ma rage d’enfant trahis. Oh bien sur je ne la frappais mais je lui disais tout ce que ces émotions faisaient naitre comme mots. Elle dénoncé à mon père nos engueulades mais jamais dans le fond toujours dans la forme et bien évidement je n’avais pas voix au chapitre. Elle disait vrai, je serais menteuse.

Ma mère a retiré du discours l’ado bien qu’elle savait. Elle a dit à une de ses sœurs qu’elle soupçonnait mon père d’avoir fait ce qu’il m’a fait. Je n’ai pas pu dire les choses. J’ai juste dit « non, l’ado ». Dire pour mon père demandait d’avoir confiance et je n’étais pas une grenouille que l’on met à bouillir.

Je sors de cette enfance avec beaucoup plus de rancœur, de colère, d’acrimonie vis-à-vis de ma mère que de mon père. Lui, je lui ai retiré tout appartenance au genre humain. Mais elle ? Elle était infirmière. Petite, je me souviens quand elle m’amener voir son travail à l’hôpital en lorraine. Je l’admirais. Elle bossait en pédiatrie et en service de prématuré. Elle prenait soin d’enfants seuls, elle pouvait m’abandonner pour qui en avait vraiment besoin. J’avais construit cela. Ses patients comptaient plus que moi. Ils avaient vraiment mal eux. Ils étaient vraiment fragiles, eux. Combien de fois ne m’a-t-elle pas renvoyé à cela. Quand j’étais malade, c’étaient toujours des simagrées d’enfants jalouse qu’elle s’occupe d’enfant malades, d’adulte mourant.

Je n’existais pas. Je hurlais sur elle ma rage car je n’avais que ça.

Hier en parlant de ce journal, je l’ai toujours au grenier, j’ai eu mal. Une douleur qui m’a transpercé. Elle savait, elle a étouffé le réel. Pourquoi a-t-elle fait disparaitre du langage ce journal une fois que nous avions quitté Brazey ? L’hypothèse émergeant en thérapie aujourd’hui était que cela devait rester à Brazey. Chaque déménagement ma vie d’avant restait enfermé dans une maison, un appartement, un ailleurs. Ces bouts se détachais de moi.

Ma mère était traitée en rival par sa propre mère et a fait pareil avec moi. Avoir une fille me terrorise. Chaque fois, dans des comportements normaux d’enfant, je vois les possibles dérapage. Et si je ne valais pas mieux que ma mère. Et si je traitais ma fille avec si peu d’amour ? Elle dort près de moi présentement. Elle s’accroche à une écharpe de portage. Du haut de ses 4 ans, a presque 22h, elle dort dans notre canapé.  Et j’ai peur. Je l’aime au point de la perdre pour toujours et de ne rien dire. Je l’aime au point de déplacer tous les univers pour elle. Je l’aime. Je n’ai jamais ressenti de ma mère un peu de l’amour que j’ai pour ma fille. Et j’ai peur. J’ai peur de tout. C’est étouffant d’avoir peur.

Aujourd’hui, depuis longtemps même, ma mère est morte. Et pourtant, rien ne change, elle est la principale personne à qui j’en veux avec ma marraine. Elle est la personne que j’aimerais tuer. Je peux surement le faire symboliquement. Je lui en veux de m’avoir abandonné, de m’avoir changé de place, de m’avoir violé au niveau des pensées, de ne pas avoir été ma maman.

Elle m’a abandonné avant même d’avoir commencé à se battre. Et moi, je la haïssais pour ça. Et pourtant, je l’aimais. Je serais morte pour une poussière de sentiments de sa pars. Comment pouvait-elle me dire ces choses-là ? Elle me l’a dit que j’étais une pute. De mon père, cela ne m’a jamais fait grand-chose mais d’elle. Elle n’a jamais rien su de mes amours, de ma sexualité. J’ai dû voir mon père mort pour avoir des relations sexuelles. Je n’ai pas pu avant. J’avais peur. J’ai été amoureuse, mais personne ne m’a aimé sauf W. Mais c’était perdu d’avance. Il est mort depuis longtemps. 6 mois d’amour intense dont elle n’a rien vu après la mort de mon père. J’avais mon meilleur amis S. Elle a cru que c’était lui. Mais c’était juste mon ami. Il y avait W. Elle n’a pas vu que j’aimais un mec de 26 ans et qu’il m’aimait du haut de mes 18 ans. Elle n’a pas vu qu’un mec avec le SIDA m’a donné plus d’espoir, d’amour, de tendresse que toute ma vie. Il m’a quitté quand la maladie s’est mise en route. Il ne voulait pas de moi pour ça. Je devais rester dans les beaux souvenirs. J’ai avancé.

Ma mère n’a jamais su que dans ma vie ma première vrai relation amoureuse était faite de douceur, de précaution, de tendresse, d’intensité et du savoir que tout se fini. W, c’était mon secret à moi. Ni S, ni aucune personne autour de moi ne savait. Toute façon, j’avais besoin de ce secret. Parce que croire en la vie c’était magique.

Ma mère m’a traité de pute pas parce qu’elle voyait surement en elle qu’elle m’avait venu à mon père. Mais, non, je n’étais pas une travailleuse du sexe. Parce que j’étais violé.

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