chapô - IronAnne(22)
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IronAnne

Sport de combat, le paradoxe

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Mes parents ne sont pas un, deux ou 12 millions de paradoxes prêts. À deux reprises, ils m’ont inscrit dans des sport dit « de combat ». Franchement, c’est ultra clean, propre sur soi, beau pour l’image de faire faire à sa fille un tel sport. On l’équipe pour qu’elle sache se défendre.

Quand nous vivions en Lorraine, ils m’ont inscrit au centre sportif de Porcelette, village où vivaient Pépé Erwin et mémé E. De toute façon, comme j’étais souvent chez eux, un peu plus, un peu moins. Je n’étais plus à ça près. Et puis c’était tellement mieux d’être là que dans mon ailleurs. Toutefois, je ne le voyais pas comme cela à l’époque car j’aspirais encore à être aimé. J’ai donc fait du judo 1 an environ. J’aimais bien y aller. Je me souviens d’avoir fait des démos de prise à Pépé. C’était un grand-père tellement chouette qu’il me laissait les faire sur lui. Il nous a fallu déménager. Bye-bye le Judo. Ciao jolie ceinture jaune et kimono.

C’est après le déménagement que mon père a commencé à me tabasser. En théorie, je savais me défendre, esquiver, tomber mais en vrai, rien ne prépare à se faire défoncer le corps par un père qui fait plus de 100 kilos drogués à sa propre rage. Oui, c’est ça. Il était en addiction complète à cette impulsion que donne le cocktail de rage. Il avait les yeux révulsés, les muscles crispés, les narines animales. Et il m’a équipé pour savoir me défendre et en même temps me montrer que face a lui, je n’avais aucune possibilité. J’avais mon corps qui rebondissait sous sa main. Et puis aucune prise de judo ne vous permet d’éviter la ceinture en cuire, aucun entrainement à la chute permet d’encaisser sans douleur l’onde de choc de la main qui te percute.

Quand nous étions à Dijon, mon père est devenu pote avec un policier. Je ne sais pas comment. Surement par son travail de loueur de voiture. Il m’a inscrit au cours de Boxe Française donné au sein du commissariat de police de Dijon. Encore un ami qui a disparu, je ne sais comment de la vie de mes parents. Je me souviens que mon père m’a dit que c’était une faveur que je puisse assister à ces cours, car c’était réservé aux enfants de policier. J’ai appris les règles de la boxe française, on frappe comme si, comme ça. Mais surtout, j’ai appris que les coups de mon père étaient tout à fait légitimes, sinon je ne serai pas autant en présence d’un policier.

Il y avait une très bonne stratégie. Je me suis retrouvé dans deux situations qui m’ont donné le “La” de la norme. On n’est pas maltraité quand on est face à des gens qui gèrent les violences. Ce n’est pas de la maltraitance, car on n’expose pas un enfant maltraité si proche de gens qui sont formé à prendre ces affaires en charge. Du coup, j’ai compris le normatif de ma vie. Et paradoxe, le jour où j’ai tapé dans les couilles de mon père j’ai remis en cause mes cours de boxe. J’ai dit stop aux règles.

J’ai fait 1 an de Boxe et 1 an de Judo. Aujourd’hui, j’aspire très fort à reprendre du pouvoir en apprenant vraiment à me défendre. Parce que je sens toujours une grande insécurité. Je suis celle qu’on bouscule dans la rue.

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