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IronAnne
IronAnne

la viol(e/a)nce dans la naissance – le soignant – le come back

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Comme souvent, ce n’est pas un texte des plus simple.

C’est une histoire que j’ai pris l’habitude de ne pas évoquer publiquement. Elle a toute sa place avec mon fils concerné. Mais en public, j’ai pris l’habitude du silence. Et je sais qu’en partie mes nuits difficiles parlent de cette histoire.

Lors de la grossesse pour mon 3e enfant, j’ai fait le choix d’un accouchement à domicile. J’avais déjà tenté l’expérience lors de la naissance précédente, mais celle-ci m’a conduite à un transfert à l’hôpital à mon initiative.

Il y a quelques semaines, j’ai eu à vivre une provocation d’un des acteurs de cette partie de l’histoire de mon lutin-magicien. Et j’en ai raz le-bol. Par ailleurs, dans quelque temps, je vais passer dans son village. Je sais que tout ceci vient me bousculer dans mes inconforts. À la fois, je peux voir la plus grande sécurité que j’ai. D’ailleurs, j’ai réussi à dire à une personne qui sera présente avec moi dans ce déplacement que c’est difficile. Évidemment que je pouvais en parler avec cette personne, mais le dire, ça n’avait rien de facile. C’est un sujet presque tabou pour moi en dehors de la thérapie, pour des raisons qui ne m’appartiennent pas, mais là, j’ai atteint un stade ou merde, je vais commencer à vider cette part de moi.

Mon Lutin-Magicien

Est un bébé surprise, qui s’est installé malgré nos précautions. Et, j’ai pris une position : celle d’accepter cette surprise et d’en faire un cadeau. C’était aux risques de perdre tout ce que j’avais. Mais c’était ma position. J’avais le projet d’une nouvelle tentative d’accouchement à domicile, mais avec une autre sage-femme que la précédente histoire.

Cette grossesse n’a pas été teintée de bon moment. Déjà, mon compagnon a oublié que j’étais enceinte. Cela parle de sa position et de la mienne qui ne pouvait pas se rencontrer, mais je n’ai pas oublié la rage que j’ai eue avec cet oubli. Je lui en ai voulu beaucoup, et malgré mon amour pour lui, je lui en veux toujours. La grossesse a suivi son petit bonhomme de chemin.

Echo-Morphologique, le gynécologue me fait comprendre que c’est un garçon que je vais rencontrer. Mon fils ainé ayant une malformation congénitale typiquement masculine. Du coup, le médecin a fait le tour de mon bébé et s’est focalisé sans aucune digression sur les signes indicateurs d’une malformation de ce type… qui ne concerne que les garçons. Nous avions signifié notre désir de ne pas connaitre le sexe de notre enfant. C’était notre choix. C’est la question du droit de vivre et projeter, même de laisser libre cours à l’enfant fantasmatique, pour lui permettrais de devenir un enfant symbolique, imaginaire, et puis un bébé réel. Aujourd’hui, je comprends toute la force de cette position. Lui donner un chemin des plus juste dans son histoire, mais paf, ce monsieur n’en avait rien à faire. J’ai beaucoup souffert de ce moment et éprouvé une grande colère. La sage-femme qui m’accompagna me disait juste de passer à autre chose. Cette douleur n’avait pas de place. Je devais faire avec et j’étais bien seul avec.

Il m’a été difficile de ne pas pouvoir facilement faire de mon lutin magicien un bébé imaginaire et parcourir un chemin vers lui. Je n’arrivais pas à projeter de possible prénom. Rien ne prenait. J’étais mal.

Ma sage-femme nous annonce qu’elle arrête. En plein suivi. Catastrophe. Je tente plein de possibilités autres que celle qui avait été là pour le précédent. Mon inconscient me disait « non », mais je ne l’ai pas saisi. En désespoir de cause, je suis allée vers lui, car à bout de possibilités.

Le suivi proposé était toujours des moins à l’écoute de la clinique de la naissance. J’étais en train d’accoucher. C’était une épreuve. J’ai demandé à ce qu’il vienne. Et il a mis des plombes à venir… Alors qu’il s’était engagé sur 1 h maximum. Et ce n’était pas gratuit. Il est arrivé en début de soirée alors que j’avais sollicité sa présence en début de journée.

J’étais au plus mal à son arrivée. Je luttais contre remonté de souvenir qui ne me laissez aucun ne choit : je faisais face à un souvenir enfoui dans ma mémoire traumatique. Celui d’une grossesse vers mes 16 ans, d’un constat de ladite réalité, et d’une méconnaissance des procédures : l’IVG. Je faisais face en mettant mon bébé au monde, au douloureux choix de l’époque : celui de mettre fait passé a tabac plus d’une fois pour mettre un terme a cette situation. Après, mon père m’a mis sous pilule, car il a surveillé mes cycles comme le lait sur le feu. Ma mère m’avait dit qu’il était stérile. La belle blague…

Là, en pleine nuit dans mon salon, je faisais face à l’insoutenable. Je le disais « papa va-t’en ». J’étais perdu dans la douleur de cet enfantement, dans la douleur des coups des décennies plutôt, des sensations de la peau qui mettait mon père présent. Et dans cette tempête, ma sage-femme est arrivée, sans trop se soucier de ce que je vivais, il m’a fait un toucher vaginal très rapidement en feignant d’être dans l’ambiance. J’ai eu une sensation de douleur insupportable avec cet acte qui ne se soucia même pas de ma capacité à le vivre.

J’ai demandé un transfert à l’hôpital. Je suis partie. Il m’a dit que c’était de ma faute si je partais, que j’échouais encore. Mais mon corps refusait que ce bébé naisse chez moi sous l’œil, le toucher de cette personne.

Dans les jours qui ont suivi la naissance de mon fils, il est venu chez moi sans prévenir, avec 3 de ses enfants. C’était un lundi ou un mardi. Il est entré au moment ou mon compagnon allez bientôt rentré. C’était violent. J’égaie dans un besoin de ne pas avoir de visite. Et ce baraquement était insoutenable. Ce jour-là, il a profité d’une demande de boisson à mon compagnon pour m’assener un coup moral violent qui a mis à mal mon couple durant des années, car il a changé les accords que nous avions passés : celui de passer un mois en noyaux familiaux. Il m’a foré à me séparer de mon bébé quelque temps pour que mon compagnon aille le présenter à sa famille… Famille prévenue du délai, dépassé par cette visite inattendue. Mon compagnon dans une incompréhension. Il aura fallu 3 ans pour que nous en parlions… et qu’il comprenne la scène qui me donnait le sentiment d’un complot. Une habille la manipulation de la part due sage-femme. Il m’a dit en l’absence de mon compagnon « oh.

Combien j’étais une mauvaise mère » !

Cette personne était malsaine. Et je le comprenais corporellement, mais je ne pouvais le saisir intellectuellement.

Quelques années plumard, de nombreuses patientes ont dit le mal qu’elles avaient subit avec lui. Quasi tout avait été victime de violences sexuelles. Nous avons appris des accusations de viol de la part d’une personne dans le milieu d’échangisme, et qu’il avait des relations sexuelles avec une de ses patientes (ce qui n’est pas illégal en Belgique). De nombreuse ancienne patiente alertée de ses pratiques douteuses : manque d’hygiène, consommation d’alcool pendant des accouchements, injoinnabilité constante, prise d’argent sans venir, etc. bref, pas mal de femmes profondément abimées. Moi j’avais rompu tout contact avec lui. Il avait tendance à venir chez moi sans prévenir, sans sonner et rentrer. C’était extrêmement violent à vivre pour moi, car je n’avais pas consenti à ce procédé.

Quelques années plumard, j’ai appris qu’avant même que je ne le connaisse, la personne qui m’avait mis en contact avec lui le savait, d’ailleurs, il avait été condamné en aveux en 2007 pour des faits pédocriminels : attouchement sur sa nièce. Je l’ai appris, car il a été jugé en première instance pour des faits similaires sur sa fille.

Je vais dans son village prochainement. Je sais que je ne risque rien. Je sais que je suis assez forte pour lui faire face seule. Je sais que la personne avec qui j’y vais sait que c’est compliqué quand même pour moi. Il sait aussi que je n’ai pas besoin qu’il intervienne si jamais. Il s’est assuré que je vivais un sentiment de sécurité suffisant. Je sais la force que j’ai, je sais ce que je dois faire. Je sais que je ne risque rien. Il m’a menacé à plusieurs reprises. Il m’a harcelé. Et j’ai survécu, retrouvé la vie. J’ai obtenu un diplôme pendant que lui perdait son droit d’exercer pour une autre affaire… Pendant qu’il était condamné en 1re instance pour des faits sur sa fille, pendant qu’il faisait appel, pendant qu’il était en détention provisoire…

Il sait où j’habite, il ne se gêne pas pour entrer chez les gens… Mes nuits sont pourtant hantées par l’angoisse… par l’anxiété d’une rencontre, alors que je l’ai déjà croisé… et que j’ai survécu.

Je ne compte pas sur mon ami quand je serai dans son village. Non. Je n’ai besoin que de moi-même si je sais que j’aurais une personne qui me veut du bien à côté, mais aussi une personne qui sait que je suis capable de faire face. Pourtant mon inconscient est parasité par la peur. Ça m’épuise, j’ai mal au cou constamment, car je dors en tournant ma tête pour regarder derrière moi.

Mais je n’ai aucune honte à vivre cette angoisse… parce que je la sais dans l’irrationnel, le rationnel me rappelle que j’ai déjà du le croisé.

Une amie s’inquiète, car depuis quelques semaines, il recommence à tourner autour de moi.

Je suis consciente que mon inconscient est pris avec les peurs de mort, de violence qu’il a déjà… parce qu’un pédocriminel a mis la main sur moi… parce qu’il a demandé à ce que sa fille me fasse un toucher vaginal, alors qu’elle était encore mineure et que j’ai refusé. Je lui en veux toujours pour le mal qu’il a fait à mon deuxième… je suis fière d’avoir su protéger mes enfants, d’avoir toujours refusé ses demandes que mes enfants aillent dormir chez lui. Je suis fière d’avoir écouté mes tripes. Je suis fière d’avoir pris son armée d’ancienne patiente harceleuse et d’avoir tenu. Mais j’ai eu mal. Je sais que je peux survivre, mais je n’ai juste plus envie de subir tout cela. J’ai mérité la paix.

Il lit ce blog.

« Alors, sache que même si j’ai une part de moi qui vit des peurs des plus légitimes avec tout ce que tu m’as fait. Je suis puissante : je peux faire face. Tu n’auras jamais gain de cause. Et nous n’avons pas oublié, personne. Je m’en fous que tu me vois, car si tu le peux, c’est par ton absence de pouvoir sur moi ».

Je disais à mon psy que je savais la sécurité qui était maintenant mienne. Et que ces nuits de cauchemars m’épuisent… être force, puissante, capable, pleine d’empoisonnement, pleine d’ancrage, entouré de proche qui ne m’infantilise pas… me rend capable certes de faire face, je trouve juste dommage que ce soit juste encore une réalité. J’attends ses jugements avec impatience.

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