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IronAnne

Le bon-mauvais déroulement d’une journée au lycée

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Mon père a eu de nombreuses périodes de chômage. Elles étaient bien plus longues que celle où il avait un emploi. Il y avait une corrélation insidieuse entre sa situation professionnelle et la présence de ma mère chez nous. Ma mère travaillait beaucoup plus, mêlant emploi salarié et intérim pour soi-disant compenser le manque d’argent que la situation paternelle engendrait. De mon point de vue, elle a toujours fui la maison quand lui y était beaucoup plus présent. Chacun de ces entre-temps s’avérait être des moments de grandes souffrances pour moi. J’étais complètement sous le joug paternel. J’avais une chance : mes écoles étaient suffisamment loin de la maison. Par conséquent, je ne rentrais pas durant le temps de midi et le trajet plutôt long me permettait de réduire la quantité d’heures seule avec lui… sauf durant le lycée. Là, c’était une ère de contrôle totalitaire de la part de mon père. Mon école était à 650 m de l’appartement.

Le lycée ne rimait pas avec épanouissement ou sentiment de sécurité. Il y a plus de 20 ans de cela, dyslexie et aménagement raisonnable ne rimaient en rien l’un avec l’autre. Je n’aimais pas être en cours mais cela me permettait de ne pas être à la maison. L’école si proche de notre domicile avait considérablement augmenté mon temps partagé avec mon père. Les journées étaient très routinières avec son protocole de l’enfer.

Le matin. Le réveil était déjà salissant. Il arrivait toujours dans une tendresse infinie et une intrusion répugnante. Il s’approchait de mon visage avec la douceur que l’on imagine chez un père réveillant son enfant. Ce genre d’image d’Épinal qui donne le sentiment d’une sécurité infini. Et sa main se glissait sous ma couette. C’est drôle, car je m’arrangeais pour avoir toujours la même housse pour cette dernière, celle avec des larmes de toutes les couleurs. Je sentais l’air s’infiltrer entre la peau protectrice de l’édredon et mon t-shirt. J’étais enjointe à dormir sans culotte pour ma santé et l’hygiène. Sa main se glissait sur mon thorax et allait directement sur mon sexe. Elle s’insinuait un tout petit peu entre les lèvres de mon sexe pour ensuite caresser quelques instants mon clitoris. Son doigt finissait toujours par faire deux petits va-et-vient dans mon sexe. Je me devais d’être gémissante de plaisir. Au début, je ne le faisais pas. Alors, il remontait brutalement sa main sur mon coup avec l’injonction « tu aimes ça salope ». J’ai rapidement compris que je devais jouer sa partition. En réalité, j’étais toujours réveillé avant son passage. Si j’étais mouillé, la suite du matin se passait mieux. Pour me protéger, il n’était pas rare que je me masturbe avant son arrivée. Pas par envie, par survie. Ensuite, je devais me lever et aller faire pipi. C’est une habitude dont je ne peux me défaire. La première chose que je fais encore aujourd’hui au saut du lit. Non par envie, mais par survit au rituel sacré de mon père, un reste de sa présence. Je ne sais pas si cela me convient, si c’est normal. C’est gravé au fer forgé de sa folie en moi. C’est surement bête mais j’aimerais identifier quel est mon mon confort. Lui, restait assis sur mon lit qui lui donnait vu sur les wc dont la porte était ouverte. Il me disait « essuie-toi bien, tu es gluante ». J’allais directement dans la salle de bain juste après. En général, il allait préparer mon repas. Je mettais mes vêtements à laver, tous les jours, un t-shirt différent pour dormir. J’étais nu et je lavais mes mains, mon visage. Il m’avait dressé a ce fonctionnement. Je mettais le peignoir de bain. Pas le droit d’être habillé ou en pyjama : un entre deux obligatoire. Direction la cuisine. Je mangeais et je devais prendre du plaisir. Il aimait beaucoup que mon peignoir soit mal fermé, que je laisse quelques goute de chocolat chaud coulé sur ma peau. Sauf que je n’aime pas manger au réveil. Après j’allais m’habillais. Lui, il allait aux toilettes. Il me regardait m’habiller. Je mettais mes sous-vêtements, mon pantalon, t-shirt et pull en fonction de la saison. Il pouvait se masturber en regardant ce spectacle qu’il coloré de son « tu fais ça pour m’exciter ». Je finissais par mes chaussettes et ma paire de Dr Martens. Je prenais mon sac à dos sans vérifier s’il était bien complet. Souvent, j’oubliais des trucs. De toute façon, je n’allais pas à l’école avec l’espoir d’y trouver une échappatoire. Je devais aller lui dire au revoir alors qu’il était encore sur les toilettes. En fonction du temps que je prenais ces matin-là, parfois, je devais lui faire une fellation. Son sperme avait un gout salé et épicé. Je détestais la texture de celui-ci dans ma bouche, devoir avaler sans vomir. Quoi qu’il en soit, dans l’ascenseur de l’immeuble, je me rafraichissais avec un mouchoir. J’essayé d’effacer la salissure que personne ne verrait car on ne faisait pas attention à moi à l’école.

Le midi. Je devais revenir au plus vite. Mon père était systématiquement en caleçon. Le repas m’attendait sur la table du salon. C’était toujours une belle table. Un bon petit plat qu’on pourrait presque croire qu’il était cuisine avec amour. Après, il fallait regarder la télé, sans mon pantalon, pour une sieste digestive couchée avec lui sur le canapé. Un moche clic-clac vert. Je ne sais même plus ce qu’on regardait. Je me souviens que je m’accrochait au pixel de l’image. J’étais couché devant lui. L’espace n’était pas bien grand. D’un geste en me couchant devant lui, il abaissait un peu ma culotte. Je sentais son sexe en érection. Il se masturbait en se frottant entre mes fesses. Parfois, il restait juste entre mes fesses, parfois, il m’enculait, parfois, il me retournait comme une crêpe pour pénétrer mon vagin. Je restais au maximum accroché aux pixels de notre télévision. En réalité, ça n’est pas très long un viol. Il me fallait rester un petit moment avec son sperme entre mes fesses, dans mon anus ou dans mon vagin. C’était désagréable. 20 min avant 14 h, je me relevais. Je remontais ma culotte. Il l’avait parfois rabaissé quand il me retournait sinon elle était juste au-dessous de mes fesses. J’allais directement aux toilettes. Je faisais pipi. Toujours. Je m’essuyais scrupuleusement. Quand il jouissait dans mon vagin, je passais dans la salle de bain avec un gant de toilette humidifié à l’eau froide. J’avais toujours mal comme si j’étais tuméfié. Après je retournais dans le salon, je remettais mon pantalon. Je lui faisais un bisou sur la bouche. Il m’y obligeait depuis que j’étais petite. Et je partais à l’école.

Le soir. C’était moins difficile. Ma mère était beaucoup plus souvent là. Elle partait avant mon réveil. Je faisais mes devoirs. Souvent, je les bâclais. Je restais dans ma chambre en errance avec de la musique en fond sonore comme pour me protéger du monde. Par contre, quand ma mère n’était pas là, les choses étaient différentes. Je devais dormir avec mon père. Ça ne changeait rien au rituel du réveil. Mes soirées étaient bien moins agréables en l’absence de ma mère. Il me violait de tout son poids avec violence ou des amis à lui venaient. Souvent je prenais des bains. La douche rimait avec sa présence, les bains avec la solitude. Je les faisais durer le plus longtemps possible pour passer le moins de temps avec lui.

Cette dernière période de chômage avant sa mort était la plus difficile.

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