chapô - IronAnne(5)
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IronAnne

Le paradoxe de la 1ère nounou

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Avant d’avoir la mère de l’ado en nounou, j’ai été confié aux bons soins d’une autre à Carling. J’étais toute petite. J’avais un âge où nous ne sommes pas censés nous souvenirs et pourtant, je garde des traces de cette femme… Je ne sais plus qui elle était. Cela pourrait être une parfaite inconnue ou la sœur de ma mère. Je crois que dès ma plus petite enfance je me suis entrée à me répéter les scènes dans ma tête encore et encore pour ne rien oublier de la méchanceté du monde. Parfois des choses m’échappent et d’autres reste gravée aussi limpide que si cela avait eu lieu il y a 2 minutes.

J’ai été marqué par quelques petites choses : c’est là que j’ai attrapé la varicelle et elle m’a poudré de talc tant et plus couchée sur la table de sa cuisine. Et surtout sur son frigo : un martinet. Quand nous n’étions pas sages : elle frappait avec. L’objet trônait comme un trophée. Il faisait objet du défi, rappel à la loi suprême de l’adulte tout puissant pour ne jamais oublier le devoir de bien se comporter. J’ai longtemps été assez sage passer au travers. Quand j’ai vu un autre enfant, peut-être même le sien, prendre un coup avec, enfin 8. J’ai pleuré à la vue de la douleur de cet enfant. En fonction de gravité de la bêtise, on recevait un certain nombre de coups. Elle avait son échelle de justice bien à elle.

Et puis un jour, j’ai été une vilaine petite fille selon elle. Je me souviens que cela concernait une histoire de cube qui étaient tombés par terre et cela m’a fait pleurer. J’oscillais entre fatigue, frustration, motricité fine encore imparfaite et un mélange émotionnel typique de l’enfance.  J’ai eu le droit à 2 coups de martinet. Cette forme d’éducation me dépasse. Cette femme n’était pas mes parents. Elle avait choisi comme travail de prendre soin d’enfants. Et pour elle, c’était comme ça qu’on faisait. Comment peut-on envisager que c’est la bonne approche ? et son attitude à normaliser la violence.

Je suis rentrée avec les fesses rouges. Et, heureusement ? Je ne sais pas trop, ce point à fortement déplus à mes parents et j’ai fini par atterrir dans la maison de la mère de l’ado. Je pense que j’avais 2 ans quand j’ai changé de nounou.

Le paradoxe est ailleurs que dans cette femme profondément maltraitante. Il est dans la violence que mon père m’a infligée. Mon père avait pour menace ultime : les coups de ceinture en cuir. Si ma bêtise n’était pas trop grave, j’avais le bout en cuir et c’est tout. Si c’était plus grave, je finissais avec le bout métallique. Et ça fait sacrément mal. Je me souviens du rituel avec précision. Je hurlais jusqu’à arriver dans la chambre de mes parents à Brazey-en-Plaine. Et puis il posait la ceinture sur le lit. Celle-ci était posé sur un porte costume. Il s’asseyait, et je devais me mettre a califourchon sur ses fesses en baissant mon pantalon. Il m’installait au mieux pour ramasser cher. Et je hurlais de douleur. Je sais quand je me relever qu’il était régulièrement en érection. Mais je ne sentais rien tellement la douleur sur mon cul prenait toute la place dans mes sensations. Je finissais dans mon lit. J’avais de la Biafine dans ma chambre. Je la mettais sur mes fesses en pleurant et je dormais le cul a l’air sur le ventre. C’est comme cela que j’ai pris l’habitude de dormir sur le ventre. C’était à cause de la douleur.

Après m’avoir infligé ce qu’il qualifié de correction, il baisait ma mère.

J’ai toujours trouvé paradoxale de me retirer d’une nounou qui frappait pour le faire lui-même. Il disait que seul le parent avait le droit de frapper leur enfant. Une espèce de privilège familiale. Cette déclaration normait la violence comme un fait accepté, acceptable et présent partout.

Ma première nounou était affreuse, la seconde aveugle a ce qui se passait chez elle. J’étais contente de ne plus en avoir et d’être seule à Brazey. Je reste avec l’amertume d’un monde ou l’enfant a peu sa place dans sa dimension d’enfant. Je trouve mon parcours de vie épuisant. Si peu de gens pour rattraper l’horreur.

Vivre avec quelqu’un en morceau

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