chapô - IronAnne(6)
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IronAnne

Pas elle, moi !

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Cela a commencé à Brazey-en-Plaine. La descente aux enfers de ma mère était bien entamée. Je cherchais, en vain, à ce qu’elle m’aime. Mais je m’accrocher à cette illusion parce qu’y renoncer, c’était mourir. Être aimé pour un enfant est un besoin fondamental qui surpasse même les besoins physiologiques de base. Je n’étais pas capable de franchir la barrière du réel, celle où je n’existais pas pour elle. J’aurais tout fait pour elle. Tout. D’ailleurs, je l’ai fait. Je me suis fait battre et violer pour elle, pour qu’elle ne prenne rien. J’étais prête à mourir. Le tout dans la quête d’un amour qui n’existe que dans les mythes des livres pour enfants. Elle aurait conditionné sont amour au meurtre, je serais passé à l’acte. Elle l’aurait condition à l’agression, je l’aurais fait. Son état mettait mon père dans une éruption d’annihilation.

J’ai le souvenir d’une soirée, d’une nuit. J’étais au lit. Une lumière orangée baignait ma chambre. Une lumière chaude, rassurante, celle de ma veilleuse. Je dormais. Il devait donc être tard puisque j’avais su lâcher cette vigilance qui était ma seconde nature.

Je suis réveillée par le bruit du corps de ma mère qui chute dans le couloir. Il y a la voix de mon père qui broie le silence. Ma mère ne dit rien. Je me fige. Ce n’est pas la première fois qu’il explose contre elle. Ça me faisait toujours craindre le pire pour elle, mais aussi pour moi. Si elle lui montrais trop ou trop peu de résistance, il venait se défouler sur moi.

J’ai entendu le corps de mon père rencontrre celui de ma mère par l’onde de choc du coup porté. C’était beaucoup trop fort. Elle allait mourir. J’en été sûre. Elle s’est mise à l’implorer, à le supplier. Elle implorait une trêve. Lui, n’en voulait pas. Il était en ébullition.

Elle a fini par atterrir au-devant de ma porte. Elle n’a pas cherché à se réfugier dans sa chambre. Elle est restée comme une plaie béante plaqué sur le sol.

Et là, j’ai quitté mon lit à pas de souri. Je ne sais pas pourquoi mais c’était trop pour moi. J’étais habité par la conviction que cette nuit-là, elle allait mourir. Et cette crainte était corrèle au fait que son passage à l’acte à lui allé courir à ma perte. Nous serions mortes toutes les deux.

J’étais couchée sur le dos dans mon lit.  Sans me retourner, je me suis fait discrète, sortant ma jambe gauche. Je l’ai plié pour toucher le sol et me suis relevé en prenant appuis sur le mur de ma mains droite, suppliant mon lit de ne pas faire de bruit, de ne pas grincer, de ne pas attirerez leurs attentions. J’y suis arrivée. Je suis à présent debout. Il m’a fallu une torsion du corps pou y arriver. Mais je savais que si je me levais comme d’habitude, il m’aurait perçu. Je me suis accroupi au sol directement après m’être érigée. Je crois que j’ai quitté mon lit parce que je voulais pouvoir m’enfuir si il rentré dans ma chambre. Je ne savais pas vers où fuir mais cette peur panique était bien là, celle de crever comme un animal dévoré par une hyène.

Et là, accroupi près de mon lit, j’ai vu le visage de ma mère tuméfié, du sang qui coulait de sa bouche. Elle me suppliait de son regard. Je ne sais pas ce qu’elle voulait de moi mais dans la lumière de son regard, l’imploration que cela cesse était au minimum là. Ma porte était entrebâillée. Si elle me voyait, j’étais hors de porté visuelle de mon père.

J’ai décidé de me lever, une espèce d’impulsion brutal, inexplicable. Il est venu frapper tant et plus le corps inerte de ma mère. J’ai bondi dans le couloir. J’ai hurlé d’arrêter « Pas elle ! Moi ». Je ne sais pas comment j’ai fait pour être entre elle et lui. Et là, il s’est défoulé sur moi. J’étais un obstacle entre lui et son punchingball. Il m’a plaqué contre le mur dans le couloir. Elle, elle s’est enfuit dans sa chambre. De coups, en coups, j’ai cherché à fuir. Je ressens encore mon dos cogné sur le mur mais je me débâtais comme un pantin désarticulé.  Je ne suis pas de ces héros qui savent vers où aller. Il aurait était plus intelligencet et efficace de courir dans l’autre sens, de fuir dans la cave et de courir dehor. Mais je ne pense plus, je veux juste que cela s’arrête. Dans la terreur, je suis donc allé dans ma chambre. Je me suis cachée derrière mon bureau. Et j’ai reçu tout ce qui était sur mon plan de travail sur moi. Il était en train de retourner ma chambre de fond en comble. Après mon bureau, ce son mes armoires qui y sont passé.  Moi, j’étais en boule. J’essayais de protéger mon ventre, mon cœur, ma gorge. J’ai pleuré et gémis d’arrêter.

Puis le silence.  Un silence macabre, ankylosé de ce qui pourrais arriver. Un silence harassant avec Atropos tapis dans l’ombre. Je n’entendais plus rien, ni son souffle, ni sa présence, ni ses déplacements. Je regrettais que le sol soit fait de béton et non de bois. J’aurais pu le percevoir dans ses déplacements. Je suis restée là, en boule figée, absente du réel. J’ai fini par m’assoupir, là au sol dans une marre de crayon, stylo, papier, livres, d’objets divers et varié. J’ai fini par ouvrir les yeux au petit matin, l’aube était naissante dans cette heure où l’on ne sait pas si c’est le jour ou la nuit, dans un entredeux. Telle une petite souris, j’ai rangé ma chambre par peur qu’il explose encore sur moi. Puis, je suis retourné dans mon lit. Il n’y avait pas école. Je sui resté dans mon lit. Je n’ai pas somnolé, j’étais dans un état méfiance. J’ai pris un livre. J’ai attendu. J’ai vaguement lu. J’ai fini par être couchée, inactive, les yeux perdus dans le vide.

Il est venu dans ma chambre. Il a ordonné de venir petit déjeuner. Il n’y avait pas de violence, juste un ton qui ne donne aucun choix, aucune possibilité. Il faisait comme si de rien été. Ma mère n’est pas sortie de sa chambre ou elle est sortie comme une ombre. Je suis allée faire du vélo après avoir mangé. Je ne savais faire que ça. Je suis allé jusqu’au parc Magnin. Je n’avais pas d’autre choix. Loin. La joie de l’absence de GSM en se temps. Il ne pouvait pas me harceler.

Cette nuit-là, j’ai commencé un nouveau comportement : celui de protéger ma mère. Je suis interposé régulièrement entre lui et son corps à elle. Je ne voulais qu’elle m’aime. Il pouvait me tuer si elle finissait par m’aimer.

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