chapô - IronAnne(4)
IronAnne
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Transcender le transgénérationnel

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Avoir le désir d’enfant m’a renvoyé à la terrible question de la reproduction intra-familiale. Quand je me suis retrouvée face à ce désir, j’ai pris une année de réflexion personnelle. Puis, j’ai dit à mon compagnon que j’étais prête et j’ai demandé qu’il réfléchisse une année à cette idée. Ce qui m’a offert aussi 2 en tout d’exploration en tout.

Mon père m’a violé.
Ma mère a été violé par son père.
Mon père a violé au moins une autre femme voir plus.
Mon père a été en couple avec la sœur de ma mère.

Je n’ai pas d’information sur les générations précédente si ce n’est l’alcoolisme dans la ligné matriarcale. Mais je suis issue d’une famille qui n’a pas questionné son histoire, qui ne l’a pas confronté et qui n’y fait pas face au présent.

Et me voilà moi, dans un autre pays, loin de toute famille… Enfin peut être pas, car les parents de mon arrière-grand-mère, mémé marie, il y a visiblement un-e belge ! Mais je suis loin de la famille que j’ai connue.

Je suis, depuis 1999, pleine de la confrontation, remise en question et triturant mon histoire. Surtout, j’ai aussi conscience que cela ne suffit pas.

Quand un membre de ma famille m’a dit que je ne savais pas tout et voulais faire de la rétention d’informations, j’ai eu de la colère. Non pas par rapport à mon non-savoir. En effet, j’ai tellement éprouvé ce que je sais, les indices que j’avais que mon ignorance n’est pas si importante. Et que je ne risque pas d’être ébranler par ce qui me fait défaut.

Ce qui m’a profondément mis en colère, c’est ce désir morbide de ne pas sortir de la spirale de l’abominable.

Comment est-il encore possible de croire que les secrets, les non-dits font du bien aux familles, préserve du cancer qui les ronge, grignote ?

J’étais en colère non pas pour moi, car au fond, je sais que je suis active, engagé dans la réflexion et que même si quelques choses se produit, je saurais l’affronter de face. Mais, j’avais de la colère pour les autres enfants de ma génération. Ils ignorent leur contexte. Ils ignorent combien le non-dit est le terrain fertile de la rediffusion.

Vous pourriez contre-argumenté du fait que j’ignore ce qui leur a été dit. Oui, cela n’enlève rien au fait qu’ils ignorent la réalité de mon histoire. Ils ignorent que leurs parents ont pris une position qui dépasse simplement l’immoralité mais qui touche à la loi : la non-dénonciation. Ils ignorent ce que fut mon quotidien. Ils ignorent puisqu’il se contente de la vérité d’une histoire et moi j’ai eu tellement de signe dans leur propre histoire de ce qui ne s’est pas dit. Quand un membre de ma génération se retrouve avec de l’énurésie. La question que j’ai est « fut-elle violée ou a-t-elle la symptomatique de l’histoire de la génération précédente ? »

Ils ont un parent qui joue l’esbroufe du « tu ne sais pas tout », théâtrale, grandiloquent. Et pour moi, c’est un signe majeur de ce que leur famille va rejouer, encore, cette même histoire. On ne soigne pas sa famille en cachant l’enfer tout le tapis.

Et puis, il y a moi. Moi, parente. Il y a moi avec 4 enfants. Il y a moi qui veille, rappelle, pose, repose le cadre des limites, de l’intime, du corps de chacun, du consentement. Il y a moi qui est en sur-vigilance sur les gestes précurseur des possibles petits bouts qui ouvriraient potentiellement des failles.

Mon objectif de parent est de transcender le scénario car je suis sûre que dans la génération de mes grands-parents, arrière grand parents etc… L’alcoolisme, l’inceste et la maltraitance étaient jouer, rejouer encore et encore. Parce qu’on n’en arrive pas en une génération à ce niveau de non-limite, de vices, de transaction malsaine.

Et je suis là, face a un mastodonte. Et je l’affronte, armé de mon parcours, de ma réflexion, de mon énergie à rompre la reproduction. Je ne le laisserai pas gagner. La suite de ma ligné ne peut pas vivre cette répétition. Non. Moi, je ne veux pas de ça. Eh bien que j’aie pris cette décision, je sais que cela ne suffit pas. Le silence contribue à la multiplication. Mais je ne lâcherais rien.

Mais, une part de moi s’inquiète pour ceux de ma génération, leurs enfants de ce qu’ils portent sans le savoir ou dans un savoir très parcellaire.

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