Depuis janvier, je suis dans coton. Je suis dans le flou émotionnel, dans des vagues avec des creux et puis sur la cime des ressenti. Mais il y a une voute qui n’est pas franchis. J’ai peur de la déferlante. J’ai mon barrage que je renfonce tant et plus. Ce n’est pas une solution à long terme. Mais je ne veux pas ressentir les émotions parce que je ne veux pas mourir. Ce n’est pas une vue de l’esprit. Les émotions jouent sur la physiologie et derrière cette barricade, il y a un monstre noir, amalgamé de tant de chose mis sous clefs.
Je sens la colère qui gronde. J’ai lu celle qui émet l’hypothèse que pour le soignant c’est une chasse aux sorcières. Celle qui dit qu’on n’en a pas assez fait parce que si on avait fait notre part, il ne pourrait plus exercer. Celle qui chouine…
Alors moi, j’ai subi assez durant des années d’avoir dit. Le soignant a été condamné pour attentat à la pudeur, poursuivit pour un décès et une abstention coupable (non-assistance à personne en danger dans le lange télévisuel). Imaginez ce que ça me fait, ce que ça touche au-delà de ce qui s’est passé pour deux de mes enfants dont un qui vit toujours les conséquences aujourd’hui de sa naissance. SI je ne dis rien sur ça, c’est à dessin. Sachez que ça me démange. Mais je tiens bon.
Mais j’aimerais que les gens s’abstienne de leur propos violent, humiliant. J’ai assez donné. J’ai assez pris dans la gueule.
Je ne peux pas lâcher cette noir colère sans me perdre moi et je la maintiens sous clefs. Je veux guérir. Je vais en thérapie, chez un ostéo, je bosse chaque jour. Mais je suis dans le flou.
Ce flou, c’est quoi ? je pense que je dissocie pour tenir. Alors, silence a celles qui se croit en droit d’avoir un avis sur saint soignant, parce que c’est bon là. On a trop de glauquitude.