chapô - IronAnne(1)
IronAnne
IronAnne

« Ça va ? »

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Il y a des phrases comme « ça va ? » qui sont des illusions d’optiques. La bienséance, la bonne morale sociale nous impose de dire « oui, oui !» avec légèreté digne de l’envolée d’un oisillon tout frais au chant de soprano et, surtout ne pas faire de vague.

Si jamais le Styx du politiquement correcte est franchis, le ton de l’échange change. Quand vous dites non, beaucoup de gens sont déstabilisés, gêné, en colère, exaspéré, compétiteur du « moi aussi ».  Qu’a ton donc fait en osant quitter l’automatisme de cette chorégraphie immuable de la locution désormais vidé de son sens.

Et bien, quand je demande à une personne comment elle va, je suis prête à avoir toute réponse.  Je suis prête à tous les possibles que la réponse offre. Je suis prête à ne rien dire et simplement en tenir compte. Je suis prête à parler.

Quoi qu’il en soit, la réponse à ma question est pour moi un baromètre, un indicateur de ce que je vais mettre en place dans nos échanges au temps présent pour peut-être poser une attention particulière, plus intense dans nos interactions en tenant compte de comment l’autre se porte.

Quand je dis que ça ne va pas. Je ne vous demande pas qu’on en parle. Je ne veux pas une compétition de qui va le plus mal. C’est une information à prendre en compte. C’est pour moi une invitation à s’ajuster. En vrai, les gens ne veulent pas savoir en quoi je ne vais pas bien. Ils n’oseront pas toucher à ce qu’il considère souvent, a tort, comme contagieux.

Je me sens en marge dans ma relation aux autres. Les règles des masques du bien être m’épuise. Je peux aller mal et continuer à avancer. Je n’ai pas le choix. J’ai une famille qui compte sur moi. Et quand je le dis, ce n’est pas une invitation à autre chose qu’un fait.

Je trouve les obligations aux mascarades si dénuées de sens, de liens, d’empathie. Et je trouve si juste de pouvoir dire comment on va, question posée ou pas sans que cela entre dans le débat, le conseil non socialité, la remise en cause de l’autre. Je trouve tout cela si dure parce que j’ai la conviction profonde que le non droit de dire les choses, c’est juste répondre au devoir de performance qui s’est imposé dans notre société.

Je ne vais pas bien. Ce n’est pas un drame. C’est difficile. Mais je ne fais pas rien. Chaque jour, j’affronte l’Everest. Chaque soir je suis au sommet, chaque nuit je dégringole, chaque matin, je recommence.

Et quand bien même je me plaindrais tous les jours, cela serais encore autorisé. Mais je ne le fais pas. Je suis épuisée d’aller mal. On est dans une société où il ne faut pas le montre. Ce qui n’aide pas à aller mieux. Les gens qui vont mal sont rejeté et cela ne fait qu’accentuer les choses.

J’aimerais pouvoir dire « ca ne va pas » et que cela soit simplement pris comme une invitation au tact.

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