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IronAnne

Première rencontre avec Alex

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Le contexte de ma première rencontre avec Alex est chargée du beau moment d’un moment aussi beau qu’intense que nous avons partagé et de ce que j’ai vécu après de violant. Cette première rencontre m’a donné le sentiment que le bonheur coûte cher. Et je me suis questionnée sur le fait du tarif des temps doux et de ma capacité à payer la facture

Depuis quelques mois, j’échangeais sur le net au sein d’un espace d’échange par email au sujet des troubles de la conduite alimentaire, pathologie dont je souffre encore aujourd’hui.  Sur ce groupe, il y avait entre autres Alex et l’Ex. À cette époque ce n’était pas les réseaux sociaux qui était un espace de dialogue privilégié, c’était ICQ pour des dialogues directs et le groupe (E-groupe devant Yahoo ! groups)

Je discutais avec Alex, avec l’ex, avec d’autres membres du groupe d’échange en privé. Je chattais. C’était chouette.

L’ex m’a dragué, charmé, vendu des illusions. Je subissais un quotidien entre une mère qui bosse et qui bois, se drogue, cherche la bagarre pour que la violence éclate.  

Il voulait que je vienne à Bruxelles. Et je n’en avais pas les moyens. Après des mois, il a finalement réussi à me convaincre de venir en me payant lui le train. Je suis partie pour le temps d’un week-end ou moins à Bruxelles, j’ai toujours un blackout partiel sur ce temps-là mais je crois être rentré le dimanche soir ou le lundi.

Le premier soir, j’ai rencontré Alex. Nous avions rendez-vous l’ex et moi avec Alex au Traminot. Un bar près de l’Ephec à Bruxelles.

C’était une soirée dense. Je me souviens de là où on était assis, du coca et un plat de spaghetti. Je me souviens de l’envie d’Alex d’offrir le repas et de l’ex qui fait sont vexé.

J’étais émue de le rencontrer, Alex.  J’admirais sa plume. C’était un ami. Un ami formidable. On pouvait parler de tout, sans interdit.

 Alex et moi parlions, parlions, parlions. L’ex n’existait plus, je ne l’ai pas remarqué. Je n’avais pas soupçonné ce qui suivrais quelques temps plus tard entre lui et moi en punition. Je n’avais jamais eu de belle relation avec quelqu’un sur le plan amoureux. J’avais des ex connard : un raciste, un violent. J’avais un ex aussi court et fort que fut notre relation, il m’a mise au dehors de sa vie le jour où il était trop malade. Je n’avais pas de juste perception des relations amoureuse. Alors l’ex qui me faisait peur, ça devait être normal.

J’ai la trace d’une soirée à rire, sourire, passer d’un sujet à l’autre, voyager dans les échanges, naturellement. Nous n’avions pas envie d’arrêter d’échanger. C’était du jamais vu, jamais vécu. Il nous a fallu rentrer mais Alex est venu faire des arrêts en plus sur la ligne de métro pour parler encore avec moi. Objectivement, on aurait pu parler jusqu’au matin.

C’était captivant et profond.

Sur le reste du trajet avec l’Ex, j’avais la tête dans les traces de cette rencontre. L’ex râlait. Je n’entendais rien.

On n’était pas vraiment ensemble. Il le voulait et il m’avait fait venir pour qu’on commence. Je ne l’appel pas l’ex parce que j’ai été vraiment avec lui. Ça été une relation abusive. Mais juste pour l’identifier ici.

Le soir, en arrivant dans le studio de l’ex. Il m’a proposé qu’on aille dormir. Il n’avait qu’un lit une place. Je devais forcement dormir avec lui.

L’ex m’a violé. Ça n’a pas été violent, avec des coups. Il m’a juste forcé et j’étais sidérée.

J’étais couchée sur le dos. Il m’a embrassé. Et j’étais terrifié, pétrifiée. La soirée si belle devenait un enfer. Il m’a dit que c’était sa première fois. Il ne s’est pas déshabillé. Il a baissé son pantalon de pyjama. Il avait 25 ou 27 ans, je ne sais plus. Il m’a baissé mon pantalon. Il n’a pas mis de préservatif. Il a fait des va et vient. Moi, j’étais une statue.

Il a fini très vite. J’ai fini par demander à prendre une douche. Il y est aller d’abord. Et je me souviens être là couchée, coulante de son sperme. Je voyais le PC de l’ex. Mais je n’avais pas le mot de passe pour appeler Alex au secours, ou les autres membres du groupe. Qu’on vienne me chercher. Je suis allé prendre une douche. J’ai pris une douche brulante pour être précise. Le lendemain, il m’a imposée une balade. Je ne savais pas où j’étais à Bruxelles. Je ne me souviens quasi pas de la suite. Je ne sais plus si je rester une nuit de plus là ou si je suis rentré directement le lendemain. Je me souviens plus. Je me souviens des crises de jalousie de l’ex qui disait du mal d’Alex. Je lui appartenais.

Je me souviens qu’il s’est engueulé avec Alex. Il a dit à Alex que j’étais chez lui et qu’il n’avait pas à me draguer. Alex l’a recadré à sa façon très forte. Je n’appartenais à personne. Et que si Alex l’avait proposé, je serais venu dormir chez lui. Parce que j’étais libre.

 J’ai commencé quelques jours après a parlé à Alex de ce qui s’est passé. J’ai passé des semaines enfermées dans le noir.

J’ai déposé plainte contre l’ex plus d’un an après le viol. Il a admis la relation sexuelle mais pas le viol. Je n’ai pas fait plus. On m’a dit que je devais payer pour lancer une procédure mais que ça n’aboutirait pas, parce qu’il admettait le viol et que j’avais été violé enfant. Alors, je n’étais pas crédible avoir eu 4 agresseur sexuel.

Ma première rencontre avec Alex était belle. J’ai juste payé cher la beauté. Cela m’a fait très peur.

Mais quelques temps plus tard, le 6 décembre, nous avons commencé une relation. Je suis venue passer une semaine à Bruxelles. J’avais son adresse. Il m’avait fait parvenir des numéros de téléphone de plusieurs membres du groupe qui vivait à Bruxelles dont une qui était a 3 rue de chez lui.

J’ai payé mon voyage seul.  

Chez Alex j’avais accès au téléphone, une clef pour partir dès que je le voulais. Alors que chez l’ex aucun téléphone et j’étais enfermé.

 Et nous sommes toujours ensemble.

C’est compliqué de vivre dans ma vie quand tout coute cher.

Alex m’a accompagné en douceur, en tendresse, dans le temps dont j’avais besoin. Il m’a donné de l’espace, de la sécurité. Un point essentiel de notre vie à 2 est que je pouvais rester chez lui, rompre, et toujours avoir un toit. Ça n’avait pas de prix. Il a mis de la sureté, de la tendresse, du beau, il a tenu à l’épreuve de la vie avec une femmes abimé, cabossé, suicidaire, triste, malade, habituée à la destruction, à l’annihilation.

Il m’a offert de dormir avec lui ou dans le canapé. C’était à mon choix, pour que je me sente en sécurité. Paradoxe, j’ai choisi d’aller avec lui. Parce que j’avais peur de tout la nuit. En me retournant pour lui dire bonne nuit. J’ai atterri sur ses lèvres. C’est comme ça que tout à commencer. Sur une trajectoire pas prévue.

En janvier, il est venu à la Saint-Vincent tournante. J’ai dormi à l’hôtel avec lui et ses potes qui était venu. C’était en face d’un grand parc de la Colombière à Dijon. 

Puis, la fin de la saint-Vincent, l’heure du départ… de la séparation. Impossible. Je me suis accrochée à la poche de son pantalon.

On est allé chez moi. J’ai pris 2 T-shirt, 2 pantalons, une brosse à dent… rien. Et je suis partie avec Alex en Belgique, dans une petite voiture, serré. Je suis revenu en France mis mars. J’ai récupéré mes affaires. Ma mère m’ayant jeté dehors. Elle m’avait dit qu’Alex ferait de moi une travailleuse du sexe, qu’il me violerait, qu’il me frapperait. Il n’en a rien.

Le début peut vous sembler chaotique mais il est à l’image de ma vie. Il y a une vingtaine d’année que nous vivons ensemble. Il a tenu 18 ans sans que j’aie de projet d’étude stable. Il a assumé la famille a la seule force de son salaire depuis que je suis avec lui. Bientôt, je serais diplômé et nous serons à 2 à avoir des revenus.

Alex passe pour un ours, agressif. Les gens préfèrent voir cela, alors qu’il se défend de façon préventive de l’humanité qui pique. Je ne peux pas vendre un début d’histoire de roman d’amour. Ce n’est pas ce que j’ai vécu. Mais j’ai eu de l’amour, du respect inconditionnel d’Alex, toujours. Nous nous aimons. Point.

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