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IronAnne

C’est dimanche, le soleil brille, l’air est chaud – Partie 1

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.


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C’est un de ces dimanches où l’on suffoque. On manque d’oxygène. Mais cette sensation d’être à bout de souffle est agréable parce qu’elle rime avec la chaleur de l’été, les fenêtre ouvertes, le rappel de ces journées de l’enfance chez ses grands-parents, les tours à vélo quand on vivait à la campagne, les après-midi a pagayé sur la Saône. C’est un temps chargé de la douce mélancolie de l’enfance, de ces souvenirs sucrés, acidulés et tellement agréable. J’ai les yeux fermés.

Ce dimanche, je sens la chaleur. Je me perds dans ces moments heureux. J’essaie de peindre le réel du beau des temps déjà évanoui. Il est tellement doux de me rappeler de ces instants où j’étais toute petite sur les genoux de pépé Erwin sur la tondeuse tracteur, à couper l’herbe de son champs et de celui de sa fille. C’est le sourire de la plénitude garanti. L’illusion peut durer un temps. C’est un moment de joie pure. Qu’est-ce que j’étais bien ces jour-là, sûre de l’aider du haut de mes trois pommes. Surement inutile, voir un frein pour lui dans cette tonte de l’herbe. Mais lui, jamais il ne me l’a fait sentir. Il était toujours tout sourire avec moi. Encore aujourd’hui, je me perdrais sans fin dans ces souvenirs. C’est mon escape room mental rien qu’à moi. Une parmi d’autre à vrai dire. Pépé Erwin a nourris mon enfance de joie. Un jardinier de l’amour et de l’enfance.

C’est une illusion que de se prisme des souvenirs doux à l’exactitude lugubre. Une illusion sensoriel aussi. J’invite tellement mes souvenirs que je pourrais presque sentir l’herbe fraîche. Je ressens encore l’effet de cette odeur sur moi.

J’essaie, ce dimanche-là, comme toujours, d’arnaquer mon cerveau. L’air est en réalité vicié, chargé de l’angoisse, de la peur, de l’appréhension, du dégout, de la nausée. Je m’accroche dans cette anémie ventilatoire à ce rappel du passé qui s’échappe du présent. L’éther de ce qui n’est plus. Je n’y arrive plus. Je suis pourtant la marathonienne de la mémoire, mais tout s’évapore de moi. Ils m’échappent, je cris en moi « revenez ». Oui, revenez ces temps magique où la joie prenait toute la place et que la terreur n’était qu’une petite boite enfouie sous terre.

Une larme coule sur ma joue gauche. Elle raconte tout ce qui ne se dit pas. Tout ce que ce silence porte de mots qui ne sont pas encore présent. Je suis triste de ses images fugaces si lointaine. Je les veux. Je les supplie de revenir dans mon présent, ne plus être un bout du passé. Je voudrais m’y enfermer pour toujours. Et puis, je cherche obstinément une image dans ma tête. Mais le vide se fait. Il n’y plus rien dans mon projecteur interne. C’est la vacuité d’une tête vide. C’est noir. C’est le silence sourd. C’est l’oppression d’être toute petite dans un hangar en plein nuit au milieu de rien, d’une vie absente. Je m’auto-encourage : juste le souvenir d’un grillon, d’un insecte… rien ne vient. Je suis seule au milieu de rien, au milieu du rien.

Seule.

Il n’y a plus que la sensation de la larme. Je connais la suite. J’entends le tic-tac du réveil. Je supplie mon cerveau de me déconnecter du réel. Je hais le tic-tac. Le présent revient à moi. Je ne suis plus dans mon ailleurs. Figé. Chaque muscle de mon corps contractés dans la tentions de l’agression à venir. Je le sais et j’appréhende. Mon corps se tend, se tord entier. L’estomac se noue. Je crois que toutes mes viscères sont des serpillières qu’on essor.

Je suis dans le lit de mes parents. J’ai 15 ans. La lumière aveuglante est déjà là sous mes paupière. J’ai dormi trop longtemps. Fait chier.

Pourquoi suis-je là ? J’aimerais l’oublier. J’ai envie de vous dire que c’est exceptionnel, une fois et c’est fini. Mais dormir là, c’est une routine : Ma mère travail de nuit et enchaine une mission de jour. Elle est infirmière. Elle ne vit que, par et pour son boulot. Avoir de l’argent l’obsède. Elle bosse tout le temps. Je suis récompensée de son absence. J’ai le droit de dormir avec mon père. J’ai 15 ans… J’insiste. Je ne suis pas toute petite, âgée de 3 ans et terrorisé par un cauchemar. Je n’ai pas le choix. C’est un cadeau. Il me faut contacter de la joie interne du souvenir de :  moi léchant le plat de l’appareil du gâteau au chocolat que mon pépé Erwin à fait pour moi… parce que le gâteau pas encore cuit, qu’est-ce que c’est… bon… Et là,  je peux faire « comme si » je suis heureuse de ce cadeau paternel qui en vrai me dégoute d’avance. Et dont je connais toute la partition, toute les variations. Je ne peux pas monter un refus. Je dois sourire et avoir l’air crédible. Je n’ai pas envie d’un coup de poing dans le ventre. Alors je sollicite intensément se souvenir de gâteau, de pâte a gâteau. Je souris. C’est le bal des illusions !

Comme toute ces nuits de récompense, je suis au lit avec lui.  Il m’a prise dans ses bras pour s’endormir, m’endormir. On est en chien de fusil. Je suis obligée de dormir en t-shirt et sans culotte. Comprenez : « c’est pour que ça respire ». Lui dort en caleçon, torse nu. Je n’aime pas les calbuts ! Ça me donne la gerbe.  On ressent tout ce qui est dedans. Ça pendouille, c’est dégueulasse.

Si je m’arrêtais là, vous diriez que c’est déjà un franchissement des limites. Qu’est ce que j’aimerais que cela s’arrête là ! « Coupé, scène suivante ?! » Non ! C’est une routine. C’est toutes les semaines. Ça ne s’arrête qu’à sa mort.

Lire la suite : C’est dimanche, le soleil brille, l’air est chaud – Partie 2

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