chapô - IronAnne(27)
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IronAnne

De génération en génération? Stop!

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

La mère de ma mère, ma grand-mère.

Je ne connais pas son prénom. Peut-être Odette ?  Je pourrais ouvrir le livret de famille qui dort dans une armoire. C’est une inconnue pour moi. Son prénom n’est qu’un détail dans l’histoire qui me fut conté. Je sais d’elle quelques petites choses. Elle était alcoolique. Elle envoyait ma mère lui prendre sa dose à sa place. Elle se montrait dur avec ma mère.

Je sais que son mari, mon grand-père, a violé ma mère. Ma grand-mère inconnue renvoyé ma mère a sa position de chouchoute. Vraiment ? Depuis quand être le déversoir à sperme de son paternel est un signe de préférence ? Ma mère m’a raconté combien elle à souffert d’être la rivale. Pourtant, elle n’était pas rivale. Elle était violée.

Je suis née. Il y a eu mon baptême. Il y a eu la brisure. Ma grand-mère m’a prise dans ses bras, je crois ivre. Il y a une histoire autour de mon couffin, une fin de non-recevoir, une coupure. Mon baptême a rimé avec la fin définitive de toute relation. Dans la légende familiale : ma grand-mère était bourrée quand elle m’a prise dans ses bras. Était-ce la vraie raison ou le prétexte ?

Ma mère a mis des décennies à sombrer dans l’alcool. On vivait déjà a Brazey-en-Plaine. Elle avait repris contact avec son amie Allemande. R est venu avec des bières en visite. Il faisait chaud. C’était l’été. Elles étaient toute les deux éclairées par la lune et des bougies, à l’ombre éthérique du saule pleureur et du cerisier. Cette nuit-là, ma mère a plongé dans les bouteilles consignées. Une bière brune après l’autre. Je l’ai vu monter titubante. Au départ de R ma mère en a fait des kilomètres pour trouver ces mêmes bières. Ma mère a pris son premier shoot la même année.

Cette année-là, j’ai choisi de boire du coca pour ne pas avoir la même addiction alcoolique. Le sucre est certes la prémices à la fermentation mais sans l’amertume.

J’ai peur des traitements addictif. Je ne prends pas bien en charge ma douleur à cause de ça. J’ai peur de l’alcool. J’en bois peu. Cette année : un verre de rosé en tout et pour tout. L’an passé : 2 bolées de cidre. Point. Mais je suis droguée. Je ne peux pas me sevrer de la nourriture. J’ai dû apprendre à vivre avec mon addiction : la boulimie.

J’ai peur. Je suis à risque. Pas d’alcool. Ne m’en proposait pas. Je n’aime pas. Je n’en veux pas. J’en ai peur.

L’addiction est une marque transgénérationnel de notre histoire.

Mon père m’a violée.
Le père de ma mère a violé ma mère.
Qu’a fait le père de ma grand-mère à cette dernière ? Surement pareil.

Ma mère a eu la même jalousie que sa mère avait eu pour elle. Elle m’avait dit combien c’était douloureux et pourtant…

Alors oui, questionnez ce risque transgénérationnel ? Mon compagnon et moi, on le sait. Et, même si je sais qui il est. Je suis autorisé a questionner, observer, décortiquer ce qui est devant moi. Si mes enfants ne vont pas facilement dormir ailleurs, c’est que je sais qu’il ne faut que 2 minutes pour mortifier une vie. Il en est de même pour ma tendance à les géolocaliser automatiquement quand on est ici ou là.

Je fais tout pour être la dernière génération mais j’ai peur. Accueillir cette peur, c’est pouvoir faire face.

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