chapô - IronAnne(29)
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IronAnne

Des sensations en trop

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Les viols ont une dimension de violence sensorielle.

Croiser les mots d’abus sensoriel m’a transpercé, cela m’a fait comprendre qu’il y avait de la violence sensorielle dans les viols. Dit comme cela, c’est de l’ordre de Capitaine Évidences et pourtant… Mes sens ont été surchargé, saturé à l’extrême

J’ai parlé récemment des odeurs, mais il y a le toucher aussi.

Plus de 20 ans après, je me souviens de la rugosité de ses mains, ses aspérités qui caressent, effleurent mon corps, de la taille de ses mains, de leur place qu’elle prenait sur mon cou. Il adoré passer la main sur mon cou en faisant penché ma tête vers la gauche. Je sentais cette possibilité du mouvement qui pendrais ma gorge tout entière dans ses mains.

J’ai 8 ans, je fais mes devoirs sur le bureau que pépé Erwin m’a fait. Mes mains serrent la planche de bois du pupitre avec force, crainte. En moi, la supplique s’installe « par pitié, pas aujourd’hui, pas maintenant. Je ne veux pas mourir. ». A 8 ans, comment être traversé par cette crainte qui a le gout rance d’une possibilité des plus réel. Je me souviens du laquage blanc, usé par le temps. C’est le bureau qui essaie de prendre toute la place dans mes sens pour que j’arrive à survivre aux sensations. Ma peau se rappel sa mains qui se dépose dans toute sa grandeur le pousse sur la nuque, l’index sur la trachée. Ils sont gros ses doigts et moi je peux casser en deux sous ses deux doigts si sa main décide de mettre un peu de force.

Pourtant ce jour-là, il ne veut pas me tuer. Il ne réfléchit même pas au geste, à sa portée. Il l’a déjà fait tellement souvent. Mais a chaque fois, je me dis que je peux casser en deux sous la pression puissante de cette main qui m’a fait tellement mal. Casser en deux. Ma tête tourne en boucle sur ses quelques mots. Sa puissance, ma fragilité, fébrilité. Je suis à sa merci physique et psychique.

Je me souviens tellement fraichement de sa main qui frappe avec de la force, de la puissance, de la violence de la sonorité… oui, sa main qui rencontre mes fesses pour ses temps SM ou juste bien me corriger (me défoncer le corps à coup de mains ou à l’aide de sa ceinture en cuire).

La violence sensorielle est celle qui a échappé tellement au radar, qui échappe encore beaucoup.

Ce que je trouve de plus violent dans se souvenir, juste en faisant appel à un cours moment des plus anecdotique, c’est que chaque détail de la chaleur de sa peau, de la pression, de l’écartement de ses doigts, de sa façon si particulière qu’il avait d’enlacer ma gorge est aussi palpable que ce jour-là.

Tout est frais, ça vient d’arriver en fait.

Je comprends pourquoi me laisser toucher et si dur si je perds le contrôle sur mes sens.
Des sensations en tropJe comprends pourquoi me laisser toucher et si dur si je perds le contrôle sur mes sens.

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