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IronAnne

Hypothèse thérapeutique : la clef de ma dissociation

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Jeudi, je suis arrivée en thérapie explosée en mille morceaux. Je me suis vue le mardi et mercredi de cette semaine éclater comme le verre de sécurité. Franchement, je n’en menais pas large. Mon corps me brulait avec une crise de psoriasis brutale, ma douleur psychique était très puissante. Je me suis posée sur le canapé de mon thérapeute et il m’a dit que j’avais l’air triste. C’était donc si flagrant ? Pourtant, en général, ce nuage noir n’est pas si visible que ça. Je tenais depuis des semaines, c’est une réalité. Mais c’était les problématique de ces derniers jours qui était les reines du bal, des derniers jours vraiment ? Plus de 8 ans que c’est insupportable mais c’est devenu le cœur brulant de ce qui me traverse. Quelque chose qui n’est plus post-posable : ce qui se doit d’être la priorité aujourd’hui.

Plus nous travaillons de concert avec mon thérapeute dans cette séance, plus nous avons avancé dans les méandres de ce qui ne me convient pas, du pourquoi, de ma part dans l’histoire, de la part de l’autre, des propos de mon entourage. Et surtout, plus nous touchions à une faille qui m’éventre, me coupe de moi-même, à cette blessure qui m’extrait : l’espace de ma dissociation traumatique.

Mon thérapeute aborde conceptuellement les choses sur base de l’analyse transactionnelle. Je vais tenter de vous donner des explications simples pour avoir les clefs pour saisir ce qui a été mis en lumière. Et donc, c’est forcément plus subtil mais je ne suis pas là pour vous donner un cours, et ma compréhension conceptuelle est en perpétuel affinement.

Tout être humain à 3 états du moi qui sont les axes de la personnalités. Ils sont identifiés comme ceci : Parent, Adulte, Enfant. Chacun de ces états a des polarités. Avant de les détailler ; il est important de comprendre que ces état, dans toutes les formes sont des aspects de la personnalité et que leur déploiement varie en fonction de la situation. Un peu comme une recette qui répond à une situation, qui en découle où qui l’initie. Il n’est pas question de coupable, responsable mais d’un contenant conceptuel pour la compréhension et la mise au travail thérapeutique.

  • Parent :
    il peut être parent nourricier/donnant/protecteur, c’est-à-dire : celui qui encourage, protège, soutient. S’il est facile de le voir comme un élément positif dans leur extrême, ils sont dangereux.
    il peut être critique/persécuteur/normatif/sauveur, c’est-à-dire : celui qui dévalorise, donnes les lois, maintient les états de dépendances. Si là il serait facile de le voir du côté négatif, destructeurs, ils sont nécessaires.
    Quelques petits points pour saisir. Le parents qui se déploie dans la critique, n’est pas à voir comme le mal qui détruit l’estime de soi. La critique n’est pas que ça, elle est aussi celle qui invite l’autre à questionner ce qui se joue. Maintenir les état de dépendance est évidement vu du coté particulièrement malsain, toute fois, face à un tout petit qui vit la dépendance, la capacité à prendre appui sur cet aspect répond à la nécessité du nouveau-né âgé de quelque jours. Le parents sauveur, c’est notre capacité à tenter d’empêcher l’autre d’être lui (vouloir que son enfant soit un joueur de foot alors qu’il est passionné de danse classique) mais c’est aussi notre capacité à agir, soulever des montagnes pour une personne dont le danger est réel, un enfant violé… il aura besoin que nous sollicitions cet état du moi… l’aspect protecteur peux être aussi celui qui met du coton dans tout l’environnement pour que son enfant ne soit jamais dans une situation où il puisse toucher aux limites… mais c’est aussi celui qui offre la possibilité de les rencontrer. Evidemment, on peut être en même temps dans un ensemble parent protecteur et normatif, par exemple quand en tant que parent on impose la ceinture en voiture. On maintient la loi et on protège. Vous pouvez voir que le concept est très nuancé et à l’image de la complexité humaine. Et quand on agit, on est donc dans certains des éléments du coté du parents qui peuvent être très prégnant et a d’autre moment cela sera moindre. Il s’agit donc de la façon dont notre personnalité s’inscrit dans une situation donnée.
  • L’adulte :
    C’est celui qui va analyser, questionner, effectuer des projections et probabilité sur base de son expérience.
    Cette partie de notre personnalité est donc essentiel dans nos décisions dans notre capacité analytique du monde. Quand elle est trop présente, c’est des décision ou l’émotion a peu sa place. C’est notre coté rationnel mais il a aussi la vertu de pouvoir aborder des confrontation du coté de la logique, de nous rattraper quand l’émotion va dans du trop. C’est là que ce cache la célèbre charge mental !
  • L’enfant :
    Dans cette état du mois, il y existe différents profils, différentes nuances
    L’enfant est parfois adapté voir soumis, en fonction de la situation. C’est notre capacité à nous adapté à l’autre, a rencontré ses besoins et a varié notre personnalité mais son pendant est aussi de nous trouver dans l’emprise, la soumission, la perte de soi tout à l’autre.
    L’enfant Libre, naturel, c’est l’indépendance, la spontanéité, la créativité. C’est notre capacité à agir selon nos trippes, nos élans…
    Il y a un entre deux, l’enfant rebelle, révolté qui est le pont entre l’enfant libre, et l’enfant adapté. C’est notre baromètre qui remet en cause, remet en question

La singularité de la personnalité, c’est que notre façon dont ces état du moi prennent forme est une réponse à une histoire particulière. Elles ne sont pas connotées de valeurs morales. Elles sont finalement des schémas structurels récurent qui existe de façon propre à chacun.

Je trouvais nécessaire cette rapide pédagogie parce qu’elle offre une compréhension de mon épiphanie.

Mon thérapeute pointait aussi que l’enfant dans les état du moi, c’est tout l’aspect des tripes, des besoins. En posant l’hypothèse que c’est quand mes besoins n’ont pas leur voix au chapitre : les mécanisme de dissociation traumatique sont sollicité. Et paf, j’ai revue plein de scène, de moment, de temps…Tout ce qui dans mon enfance a été piétiné : les besoins. De celui de sécurité à celui d’amour, de tendresse, de liberté, d’être soi et même nourri. Le schéma mis en avant était que souvent les relations, chez moi, et particulièrement celle de couple sollicite les éléments du parent, de l’adulte, mais l’enfant n’a que peu de place, aka mes besoins. L’idée n’est pas que les relations rencontrent tous mes besoins mais que dans ce qui s’y joue, ceci est le droit d’exister, qu’on y réponde ou pas. La nuance est surement ténue mais fondamentale. J’ai besoin de tendresse, ça ne veut pas dire que l’autre doit y répondre, ça veut dire que j’ai le droit d’y être, de le vivre, même de l’exprimer mais ne me vit pas dans la toute-puissance d’un enfant qui tape du pied par terre « maintenant tout de suite, j’ai besoin, besoin, besoin !!! Tendresse, tout de suite ». Non, c’est juste que cela a le droit d’être posé, de se vivre dans la relation, et que si on n’y répond pas, je peux y faire face. Cet aspect-là, est à mon sens encore bien complexe. Il est vrai que la nature de mon enfance fait que j’ai une crainte énorme à déployer mes besoins. Je vis la peur que ceci se retourne contre moi : j’ai besoin de tendresse= mon père vient me violer. J’étais souvent le parents qui prend soin des besoin de mes parents : la mère incapable de s’occuper d’elle-même, mon père avec sa pédo-criminalité qui se voyer en besoin de sexe sur mon corps. C’est la réalité de mon enfance : j’étais victime de parents maltraitant. Donc enfant, j’étais souvent sollicité du coté nourricier vis-à-vis de ma mère alcoolique, de mon père et sa sexualité mais aussi l’adulte qui réfléchis, analyse, pour survivre. C’était une nécessaire mentalisation pour survivre, juste et ajusté à ce moment-là. L’enfant soumis était le plus présent. A votre avis que pouvais-je faire d’autre ? Vivre ou mourir ? J’ai choisi de vivre ! et j’en suis heureuse. Et l’aspect enfant rebelle qui tentais de contrer pour survivre car tout céder à mes parents était forcément l’espace d’une fin de soi, d’une mort physique, d’une perte complète de l’être. Car être enfermer dans l’enfant soumis sans réalisation, c’est au final ne plus avoir d’espoir, et donc mourir. Mais tout ce qui était du côté de mes besoins était au-dessous de tout, l’enfant libre, lui… il s’est vu quasiment enfermé dans une part de mon inconscient. Parce que c’était trop douloureux pour lui. Et ce cloisonnement était une nécessité pour lui maintenir une chance de survivre. J’étais l’objet des besoins des autres, quel message cela a dit à ma part d’enfant libre ? Mon inconscient en a pris soin, il lui a donné une chance de survivre.

Et là, en analysant que dans ma relation de couple où je fluctue sur l’adulte, celle qui porte la charge mentale, qui pense, projette…. Celle qui doit répondre au besoin de l’autre au travers du parent… face à une personne qui ne rencontre pas mes besoin, qui ne peut pas vivre dans des moments important qu’ils sont aussi en droit d’être là, pour des raisons complexe qui appartiennent à l’autre (et je ne le juge pas du côté moral, c’est une réalité de l’autre, je peux aussi passer mon chemin) …. Celle qui ne peux plus, ne veux plus, car soyons clair… j’étouffe dans cette position quand elle est bien trop présente. Là encore, il est important d’être clair : un besoin, ce n’est pas une personne qui vient me rendre un service… et on a pu s’assurer en thérapie que je ne suis pas dans une demande ou j’attends qu’on remplisse tous mes besoins. C’est simplement qu’ils ont le droit d’être là, que certaines puissent être rencontré… Il est facile de préjuger que je veux qu’on prenne soin de l’enfant que j’étais qui aurait dû être sauvé, parce que c’est ce qui aurait dû avoir lieu… que je ne rêve pas qu’on me mette dans une félicité utérine où je suis en all inclusive. Non, je suis dans un réalisme : ça, c’est à moi-même d’aller m’en occuper mais dans une relation, de couple par exemple, dans certains aspect il y a une part des besoin qui sont dans la relation et dont une réponse ne peut pas être uniquement « non ». Sinon, c’est moribond. Evidement que je suis consciente depuis le début de ma vie amoureuse que je rejoue forcément des parts de mon enfance. Parce que c’est humain ! D’ailleurs, avec cette hypothèse, la prochaine étape de ma thérapie est de jouer symboliquement sur les besoin de l’enfant que j’étais.

Maintenant, suis-je coupable d’être dans de tel lien ? sont-ils figés ? présent constamment ? Evidement que c’est plein de nuances parce que tout ceci est du côté du vivant, en mouvement continue. Je ne suis pas coupable d’être qui je suis, tout le monde a ces zones flou, obscure, saine, moins saine, etc… c’est profondément humain : c’est-à-dire complexe. Si une relation est figée dans un système transactionnel unique : quelque chose de la mort s’installe pour moi. C’est ma vision, pas une vérité. C’est chez moi fluctuant, comme je l’observe dans mes réflexions sur mes relations. C’est aussi là où j’ai des affinités. Mais peut être qu’il est facilement saisissable pourquoi je suis si réticente à jouer les rôles de parents dans mes relations amicale, même si j’y consent parfois ou que j’y cède parfois… Je sais bien que c’est là ou ma structure de personnalité a été le plus mise en jeux enfant ! 🙂  

Et cela apporte de belle chose. C’est grâce à ces affinité que je peux être la professionnel dans le soin que je suis. Mais c’est aussi celle où je n’ai pas tant de place que ça à mes besoin. Je sais m’en servir pour mon job, et j’aime cela. Mais je ne veux pas y être enfermé comme un espèce de parent absolu. Certes, je suis parfois perçu comme cela. Mais c’est un voile des illusions. Je suis souvent rebelle…. Mais rarement libre. Vous la voyez mon épiphanie ?

Avoir un contenant conceptuel, pour moi c’est une libération. Cela donne du sens au choix de mon travail actuel : suivre ma spontanéité. Et surtout… c’est la trame de fond de tous mes état de dissociation traumatique ce qui se bordent autour de mes besoins. Oui, cela ne m’empêche pas d’identifier les différents déclencheurs situationnel. Mais j’en comprend les bordures et surtout, c’est une direction, une issue. Car oui, depuis plusieurs années, je ne suis plus majoritairement dans un comportement pathologique et cela est devenu un troubles car j’arrive à beaucoup apprivoiser ce qui est en moi.

Ne voyez pas non plus ça comme une prison, ou un acte d’unique responsabilité relationnel : c’est à deux qu’une relation se joue. Se rencontrer là n’est pas non plus une forme négative de la relation. C’est aussi un espace de la transcendance, et j’ai l’impression d’y arriver dans plusieurs de mes relations.

Prendre soin de moi, c’est tout ça.

C’était un sacré paquet ! 😉 Mais c’est ça une épiphanie. Elle éclaire quelque chose pour le rendre brillant

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