IronAnne - chapô
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IronAnne

Ta main, une ombre qui ne fait pas silence

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

C’est le jeudi de mon anniversaire. Ma journée de travail est finie. Je suis dans un bus. C’est la dernière étape de mon trajet pour rentrer chez moi. J’ai comme souvent mon casque sur les oreilles et ma musique qui me coupe d’un ensemble de sollicitation extérieur. J’ai envie de rentrer chez moi. J’ai rendez-vous chez mon psychothérapeute.

Je sens bien qu’une personne m’interpelle dans le bus, mais j’ai, j’estime, un symbole d’indisponibilité facile à comprendre. Et je ne sens pas que cette personne est dans quelques choses qui me va. Je me sens mal à l’aise avec ses regards. Ils me mettent dans un inconfort certains et réveil un sentiment de peur. Je choisi de l’ignorer. Je sens une tension qui monte en moi. Un sentiments de vigilance s’active, se suractive. Je ressens la pression de l’air qui se modifie à l’arrêt de bus. Je n’ai que 2 arrêt entre là où je suis monté et là où je descends.

« Plus vite, plus vite, plus vite » résonne en boucle dans ma tête. Je fini par le marmonner sans produire de son comme une supplique. Je me sens dans une profonde insécurité. Je coupe mon casque. Il faut réduction de bruit mais je le garde sur mes oreilles. J’entend ce qu’il me dit.

« Eh madame, ne fait pas ta pute, répond moi salope ». On est dans un bus. Il y a du monde. Personne ne réagis. Et je fais 36 milles efforts pour l’ignorer. Je suis devant du monde victime d’un mec qui m’insulte et rien ne bouge. Je demande l’arrêt. Et je fini par susurrer « plus vite » en boucle.

Il se rapproche de moi. Je me sens dans mon dos. Mon épine dorsale me donne l’impression de pointer vers lui en mode défensif. Ma respiration s’accélère. Je sens que mes muscle de mes cuisses flageolent. Je sens comme un poids qui s’échappes de moi vers le sol. Mon corps me lâche. Mes épaules s’affaissent. J’espère de tout mon être qu’il ne va pas descendre au même arrêt.

Les portes s’ouvrent. Il se colle à mon épaule droite. Je descente, il suit le même rythme. Au moment ou mes pied touchent le sol du trottoir, « t’aime ça, salope ». Et c’est en me coupant la tête de ses mots que sa main enveloppe ma fesse droite. Je me raidis. Ma respiration se met en suspens. Vais-je trouver une échappatoire. Je ressens trop chaque rayon du soleil, chaque nuage, chaque changement entre température entre le trop chaud du bus et le frais du dehors. Je m’écarte d’un pas vers la droite. Cela me demande un énergie folle. Même si l’action se fait dans l’immédiateté du contact avec mon corps. Le temps s’est ralenti en moi. Je me sens dans un flou, titubante. Il faut que je respire, que je déglutisse. Il me faut du vivant.

J’effectue un léger mouvement de mon dos qui me permet de me redresser dans une légère torsion de ce dernier. Une torsion de mon cou suit pour me détourner de lui physiquement et je m’érige. Ne pas me ressentir, ne pas ressentir mon corps, suspendre le moment, le laisser flotter. Je dois marcher jusqu’à chez moi. Je suis a moins de 50 mètre de chez moi. Je veux y aller, m’y réfugier. Et ma tête me dit « non ». Non, il ne doit pas voir ou je vis. Je le laisse dans prise d’gelant avancer et moi je ralenti. Je change le temps. Il me hèle. Rien à foutre. « Tu suces ma bite ! ». Je l’ignore. « Fait pas comme si tu ne m’entendais pas ». Je me dis juste que je veux aller chez moi. Et que je ne veux pas qu’il sache ou j’habite. Être vite chez moi, mais laisser mon chez moi être un lieu de sécurité.

Je trouve une Energie folle pour traverser. Lui avance sur ce trottoir, j’irais en face. Je vais moins vite que lui. Parce que je me rends compte que mon énergie s’échappe comme si j’avais une fuite de carburant. Il est devant ma maison. Il tourne vers le parc. Je ralenti encore. J’espère qu’il sera loin quand je serais au niveau ma porte d’entrée.

Il est à l’autre bout du parc. Il ne se retourne pas. Je jette un œil, rentre a reculons chez moi et ferme la porte.

Je suis chez moi, je suis en sécurité. Chez moi, il y a mon compagnon, mes enfants. Je m’effondre dans mon canapé. Je suis vidée et vide. Je ne veux plus ressentir. Je sens encore sa mains sur ma peau. Je sens encore la pression.

Je ne dis rien, si ce n’est que j’ai besoin de me reposer.

Je vais aller chez mon psy. Je ne vais pas parler de ce moment.

Toute façon je suis une fille, j’ai beau être consciente que ce n’est pas rien, je sais que ce n’est rien pour le discours. Allez passer à autre chose. Moi, je reste un peu là, dans ce moment-là. Ce n’est pas rien. C’est une agression sexuelle ordinaire. Elle est ordinaire car commune, pas rare et qu’elle passe sous les radars.

Depuis ? Mon ESPT est beaucoup plus fort. Je sais que ça va se calmer. Mais je dois vivre ça. Je me sens extrêmes seule. Il n’y a que les filles pour comprendre la violence de la situation ? Celle qui l’on vécut ? Je regarde toujours s’il est là quand je prends le bus. J’ai nouveau très peur des gens dans mon dos. Je le dis à peine au gens que j’aime. Je bifurque. Mais j’aimerais tellement pouvoir pleurer dans des bras. Parce que je me suis fait, encore une fois, agressé sexuellement. Parce que ce n’est « rien » dans le langage, dans les mots mais en vrai, ça m’a coupé de moi, m’a obligé à trouver comment avancer.

Comment décrire cette peur que j’ai eu. Non, ce n’est pas une peur, c’est une terreur.

J’ai dissocié. Je suis dans le paradoxe du besoin que cela a de la place dans ma vie, parce que c’est ce que c’est… l’idée que la société en a fait : ça n’a pas de place. J’ai besoin d’avoir le droit de me réparer, mais je dois avancer. Je suis forte, je suis puissante, je suis tout ce que vous voulez… je suis tout ce que vous voulez ? vraiment ? Là je suis fragile. Je suis brisé. Je sais que je peux recoller les morceaux.

Ce n’est pas le rien dont le monde en fait. Ce n’est pas le rien que l’on nous oblige à dire. Evidement que j’ai eu peur d’être violé. Parce que cela arrive. Parce que cela m’est déjà arrivée. Mais ce n’est pas parce que j’ai déjà vécu cela que cela invalide, minimise cet acte.

J’ai subi une agression, et elle a peu de place.

Je dors mal. Je me réveil au moindre bruit. Je dors avec de la musique dans mes oreilles pour supporter l’angoisse et contrôler mon hyper vigilance. Je me sens en alerte permanentes. Je me sens crisper. Ma peau me brule encore plus. J’ai du psoriasis sur la fesses droite. J’ai mal à celle-ci quand je m’assoie. Je sers les dents. Je suis épuisée. Il serait facile de trouver chouette que je dorme, mais j’échappe à l’instant. J’échappe au sensation. J’ai mal.

J’ai été agressé. Il faut du temps. Parce que ce n’est pas rien. C’est une violence, brut. Point. Alors, je dysfonctionne beaucoup. Je ne me souviens plus de cette séance de thérapie. Je ne me souviens plus de ce que je voulais en dire. Parce qu’à ce moment-là, j’avais particulièrement mal. Je sais intellectuellement ce que mon système nerveux gérait. Je sais expliquer le processus. Je sais expliquer que chaque contact réveille ce moment quand on me touche sur mon côté droit. Je sers beaucoup plus points. Je deviens facilement agressive si on m’interpelle.

Je voudrais retrouver le silence de cette zone corporelle. Je voudrais retrouver la paix avec elle. Je voudrais que sa trace disparaisse. Mais en vrai, je vais devoir vivre avec ce qui s’est marqué sur mon corps et espérer qu’avec le temps, ce ne soit plus qu’une ombre dont je ne percevrais plus les murmures.

Ce n’est pas rien. Pourtant, ce n’est rien.

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