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IronAnne

#InkTober – Cendres

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

En octobre, il y a InkTober. Le principe est un dessin par jours dans la thématique. J’ai vu sur groupe dédié aux écrivaines, autrices en herbe tenue par la propriétaire d’une maison d’édition canadienne,  l’idée de faire un InkTober de l’écriture en version francophone. J’ai donc décidé de le faire sur mon blog à l’encre virtuel. J’en ai parlé sur mon profil personnel et mon amie, ma sœur de cœur Tayiam a choisi de le faire elle aussi son blog Mémoire Filante.

Ils ne sont plus que des cendres.

Quand mes parents sont morts, ils ont choisi la crémation. Chacun d’eux étaient plus ou moins croyants. Était-ce leur chemin vers les feux de l’enfer ? Ou une tentative de se purifier par les flammes pour y échapper au brasier éternel ?

Je ne connais pas précisément les souhaits de ma mère vis-à-vis de ses cendres. Une des sœurs de ma mère a été vague, dispersion dans un cimentière, jardin aux souvenirs. Lequel ? Aucune idée. Si elle me l’a dit, j’ai oublié, si elle ne me l’a pas dit, cela ne m’a pas intéressé. La rupture de lien, de contact était enterrée bien avant son décès. De la nécrose relationnelle, il y avait plus que la poussière volant loin de tout lien. Elle n’était plus qu’une enveloppe dans ma tête, vide de sens, vide de rôle, rôle qu’elle n’a jamais pris. Elle avait, paraît-il, sûrement même, donner des instructions précise à une de ses sœurs. Et ainsi soit-il. C’était bien, cela faisait une chose en moins à gérer. Il faut dire qu’avec des métastases dans le cerveau, l’issue fatale était la seule chose de réel sur son chemin de vie. J’ai trouvé dans ses papiers des résultats d’examen. Elle vivait seule. J’ai aussi retrouvé des médocs cachés une peu partout, de l’alcool à la place de l’eau de javel… Toujours la même danse, Même seule, les mécanismes étaient là. Et peu importe mes projections, mes envies, c’était sa mort, j’aurais suivi ses volontés. Elle le savait, elle. Je n’avais pas besoin de l’infantile théâtralisation de la frangine, d’en faire des caisses, d’en faire un plan mystérieux. Que c’était un enjeu ? Sérieux ? Elle croyait vraiment que cela comptait pour moi ?  Ce n’est pas ma façon d’être. Et c’est « amusant » de si mal me connaitre. Ce n’est qu’une preuve de plus de l’inintérêt porté vers moi dans la famille maternelle. Et puis, au final, le prête lui a souhaité le paradis, un véritable enfer pour elle. La paix, elle ne savait pas ce que c’était. Quelle violence que celle passer d’une vie sur les rives du Styx se brulant chez Hadès à la paix éternel des Élysées sans aucune étape, sans aucun moyen de s’adapter au changement. C’est peut-être une forme de damnation ?

Mon père, lui, aussi se savait mourant. Il avait été précis, clair et net dans ses instructions. Et, s’il savait qu’il n’avait plus aucun pouvoir sur moi, il était conscient que jamais je n’aurais fait autre chose que suivre sa demande tant que celle-ci ne m’imposait pas de vivre avec ses cendres. Il me connaissait bien. On maitrise sa victime dans la quasi-totalité de ses obscures méandres labyrinthiques, sauf cette petite partie de moi que je ne cède jamais à personne. Il voulait une homélie, pas d’église, une crémation, et qu’on repende ses cendres dans la région de Porcelette, mais que personne ne sache où. Il n’y avait donc que moi et ma mère qui savions où il était. Maintenant, il n’y a que moi. Il est dans une clairière, volant au vent.

Ma mère m’a vu aborder les souhaits de mon père pour sa fin de vie. Elle connaissait ma façon de faire. Cette mise en scène qu’elle a alimentée n’est qu’une tentative d’une dernière danse avec moi. Mais nous n’étions pas au même rythme.

Ce que la sœur de na mère n’a pas saisi, c’est qu’en réalité, je n’ai jamais eu ni envie ni besoin d’avoir un geste théâtre ultime vis-à-vis de mes parents. Être vivante, avoir une vie est une sacrée revanche plutôt que toute la mise en scène dramatique face à une foule qui n’a pas bougé le petit doigt pour juste m’aider et encore moins me sauver.

Ils ne sont que cendre, que poussières, que des particules dans le vent, loin. Et c’est bien.

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