chapô - IronAnne(19)
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IronAnne

Monsieur Th – Partie 1

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Fontaine-lès-Dijon – Novembre 1998

Le retour des vacances a été violent, comme je l’évoque dans les deux textes sur cet été dans le flou P1 – P2. La rentrée scolaire a été surprenante. Cela ne se passe pas mal. Je suis à l’aise. Je mets de l’énergie dans des matières qui me sont difficile et de la facilité émerge sur d’autre.je m’appuie sur cette dynamique.  Je suis bien à l’école, c’est assez nouveau pour moi. J’ai un professeur de mathématique qui est nouveau dans l’école. Il a un humour décalé, parfois un peu nul mais c’est amusant, rafraichissant. Je me sens porté par sa méthode pédagogique. C’est chouette. En cours de Physique-Chimie, j’ai le même prof que précédemment. C’est très agréable. Je m’en sors, je suis passé de presque la dernière à presque la première. En français, ce n’est pas une catastrophe. J’ai dans les 10 de moyenne. Quand on sait mes difficultés, c’est juste “Wahou”. Dans la classe, cela se passe bien. J’ai des amies. J’ai peu de soucis relationnels. C’est agréable. C’est surement la meilleure année scolaire de toute ma scolarité à cette époque.

Mon père a sollicité un rendez-vous avec mon prof de maths avant le conseil de classe. Il n’est pas satisfait de ce que je fais comme quantité de travail. Pourquoi est-ce que je ne suis pas meilleure ?

Je me souviens que le rendez-vous à lieu en fin de matinée, un vendredi ou un jeudi. Je crois bien que c’était un vendredi.  Je me souviens de la bonne humeur en cours. Nous rigolions ensemble sur des blagues de type Paf le chien, flap-flap la girafe. Nous étions toutes et tous conscient ainsi que notre prof du niveau des blagues mais c’était cela qui était drôle. L’absurdité d’un humour infantile et qui de concert uni un groupe. Mais il était presque 11H. Mon père se trouvait surement derrière la porte. Il ne pouvait admettre une telle attitude en cours. C’était sérieux l’apprentissage ! C’était d’un tout autre niveau que la légèreté du moment. Il ne pouvait pas comprendre que c’était cette légèreté qui faisait tout le terreau fertile des savoirs.

J’étais tétanisé, décomposé. Mon être interne se morcelais et tout ce qui était moi était en train de se rependre en cube tout petit au sol comme un être fait de pixel en 3D. Il ne devait pas nous entendre si heureux. Il ne pouvait pas percevoir une parcelle de ceci car il m’en aurait fait payer le prix. Je savais avec la certitude d’une montre d’horlogerie suisse que je me ferais tabasser. Il était évident que c’était moi qui perturbais le cours dans la lecture toute particulière que mon père avait du monde. Il n’aurait pu entendre, même si mon prof le disait, qu’il était lui à l’origine de nos rires. Non, mon père m’aurait rendu responsable. Il était inenvisageable que je prenne pour ça. Mon rire s’est effacé. Mon espace interne s’est absenté. Je n’ai plus suivi le cours. J’avais peur. J’ai demandé à aller au WC. Ce fut accepté.

Ouf, il n’était pas encore dans le couloir. J’ai fait pipi, surement de peur. Je me suis rassise. J’étais à proximité de la porte.

Les rires, les éclats de plaisir ont continué. C’était si chouette, sauf pour moi. Pour moi cela sonnait de plus en plus le glas de ma sécurité. Et, je ne sais pas, mon prof à croisé mon regard. Je m’en souviens. J’étais au loin mais ses yeux était vaguement là au détour d’un mouvement de mon cou. Je crois qu’il a vu mon effondrement, ou perçu quelque chose d’anxiogène chez moi. Il a tout de suite calmé la classe. Et son rire s’est arrêté. Étais-ce une réponse consciente a ce qu’il avait vu ou une réaction réflexe ? Je ne sais pas. On n’en a jamais parlé, même après le décès de mon père. Je lui ai juste dit que mon père m’avais fait du mal une fois ce dernier mort. Mais je ne sais plus qu’elle fut sa réaction.  Il a lancé à la classe que cela ne ferait pas sérieux avec un parent qui attendais dans le couloir, qu’il fallait qu’il fasse bonne impression et donc arrêtais de rire. Et j’avais envie de pleurer. En moi, un million de merci fusait. Un soulagement était là.

La cloche a sonné. Cours fini. Ouverture de porte. Je reste dans la classe. Mes camarades sont toutes et tous dehors. Et moi, j’attends.

Il finit par entrer après 30 secondes. J’ai trouvé ce temps infiniment long.

Le rendez-vous a lieu. Je me souviens que mon tortionnaire a demandé si je faisais assez d’effort et mon prof a répondu qu’il avait cru comprendre que j’avais des difficultés dans d’autre matière, alors qu’il préférait que je concentre mes efforts dans ces autres matières et que je profite de mes facilités en maths. L’entretient n’a pas été long. Mais j’étais reconnaissante. Il avait été chouette. Je ne sais pas ce qu’il a compris, mais il a compris quelque chose.

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