chapô - IronAnne(19)
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IronAnne

Monsieur Th – Partie 2

 Ce texte est écrit par une personne présentant entre autre une dyslexique et dysorthographiques. La forte charge émotionnelle de cette écriture aggrave l’expression des troubles dys* de ce fait orthographe, grammaire et syntaxe sont affectées par l’exercice testimonial ici partagé.

Il est volontaire de ne pas faire corriger les textes. Les troubles dys sont des handicaps. Et oui, parfois … c’est difficiles à lire. Mais cela n’invalide pas le propos. Merci de (re)lire la notice dys*.

Fontaine-lès-Dijon – Novembre 1998

[…] Je ne sais pas ce qu’il a compris, mais il a compris quelque chose.

Nous sommes partis de mon lycée. Dans la voiture mon père m’a reproché de l’avoir laisser attendre dans le couloir sans venir le chercher. Il m’a reproché l’impolitesse de mon acte. Je l’avais humilié m’a-t-il lancé d’une voix brutale. Il aurait pu retenir contre moi tout et n’importe quoi, il a choisi que j’ai attendu en classe. Pourtant, cela me semblait la meilleure attitude, la plus poli.

Il faut quelques minutes pour rentrer à la maison. On se gare dans le garage sous notre immeuble. Je suis une automate qui monte dans le terrain de boxe que va devenir notre appartement. Je sais que je vais me faire défoncer le corps. J’essaie de rester calme. Je suis concentré sur mon inspiration, sur mon expiration. J’essaie de me dire que cela sera une tempête, que je peux la traverser.

On monte chez nous avec l’ascenseur. Il y a ce silence que l’on ne croise que dans les veillées funèbres.

J’entre en premier. Il me suit avec lenteur. Il ferme dans un calme olympien le ventre de la baleine. J’entends le craquètement de la serrure. La respiration s’accélère, elle devient de plus en plus superficielle. Elle se faite courte, anoxique. Je panique. Il est loin ne calme méditatif qui était présent juste avant.

Je me souviens d’un corps qui raisonne en silence sous les coups, de mes oreilles qui ne savent plus comprendre les mots. Je me souviens qu’il me fracasse le corps. Je rebondis sur le mur du hall d’entrée. Je suis comme un ballon à moitié dégonflé. Je laisse aller mon corps dans les directions de ses gestes. Il est le marionnettiste je suis au bout de ses fils.  De coup en coups, je fini dans sa chambre. Je respire difficilement. Mon ventre me fait mal. Il y a de la salive dans ma gorge. Je suis dans une conscience brouillardeuse.

Et je me souviens que cette violence l’excite toujours. Cette violence si puissante influence son sexe. Je me souviens de lui me jetant sur leur lit parental. J’ai fini d’entendre résonner les murs en moi. J’ai perdu la tête, perdu le sens de l’orientation. Je n’ai plus de capacité à trouver la voix vers la survie. Je me souviens de mon corps là, posé sans mouvement, défaillant à la fuite ou à la réaction. Je le perçois, il défait mon pantalon et de ma culotte en même temps. Je coopère. Je soulève mon bassin. Il rabaisse l’ensemble sur mes chevilles. Et puis, il y a lui qui baisse son pantalon, son caleçon. Je me souviens bien de lui sur moi, le pantalon sur ses chevilles tout comme moi. Son poids m’oppresse, m’empêche de respirer. Je me souviens qu’il va et vient brutalement. Il tire mes cheveux en arrière. Je ne ressens rien. Mon vagin, mon périnée, mon bassin, il n’y a plus d’influx nerveux qui me parvient. Où son ces sensations ? Sa bouche vient gronder de rage à mes oreilles des insultes. Il me pénètre rapidement, avec rage, avec violence et moi qui ne sent rien. Je suis assommée. Je ne bouge pas. Il y va de plus en plus brutalement. Il y a la machinerie que je peux objectiver. Où suis-je ? Il tire toujours mes cheveux avec sa main droite. Sa main gauche fait entrave à tout mouvement de mon bras droit. Il plaque ainsi son bras. C’était tellement violent. Il pourrait me casser le poignet. Je reste dans l’immobilité.

Et puis, il a fini. Il éjacule et j’ai mal. L’accumulation de liquide séminal me fait toujours mal. Ça me fait précisément mal là où mes deux lèvres se rejoignent. Et me voilà brusquement remise dans mes sensations. Mes muscles pétriniens se contractent. Je suis rappelée au réel de cette douleur. La douleur est partout. Je suis incapable de faire le tri. Qu’est ce qui me fait mal ? Tout mon corps. Ma mâchoire était si crispée. J’ai serré les dents, mes poings aussi. Et là, je l’entends malgré la surcharge d’information. « T’est qu’une pute. Tu ne me respectes pas. Tu ne m’aime pas ». Je me redresse. Je suis assise, les pieds au sol, les épaules rentrées. Je suis face à sa bite encore gluante. Je voudrais me relever mais je ne sais pas comment on fait. Il est là devant moi. C’est quoi le mécanisme pour être debout. Alors je me penche en avant pour reprendre mon pantalon, ma culotte. Et là, dans ce mouvement qui montre ma nuque et mon dos. Il frappe sur le haut de mon dos. Je tombe en avant entre le mur et le lit. Je me mets en boule au sol. Il me donne des coups de pieds. Il repart dans les tours. Je ne sais plus. Je suis en boule, je ne veux pas mourir. Il s’arrête, essoufflé. Il va dans la salle de bain. J’entends l’eau qui coule. Je n’ose pas bouger. J’entends l’onde de choc de ses pas sur le sol. Il me jette au passage : « Arrête de faire ton cinéma ». Je me levé. Je sors de ma boule. Je roule vaguement au sol. Je prends appuie sur le lit. Je me redresse maladroitement. Je remets mon pantalon. Je masse à la salle de bain qui n’est qu’à quelques pas. Je me débarbouille. Aucune marque sur le visage saufs des vaisseaux qui ont éclaté. Je reprends mon souffle. Je ne sais pas où aller. Il m’appelle pour manger.

Fin du repas. Il faut aller dans le canapé. Il n’est pas couché. Je m’assoie à côté de lui. Il met son bras gauche sur mon épaule. Il me colle à lui. Il me regarde et avec sa main droite, il relève mon menton. Je regarde le sol. Et là, plus le choix, il me faut le regarder. Il m’embrasse. Sa langue s’enfonce dans ma bouche. Il se sert toujours de sa main droite pour palper ma poitrine et la pince presque.

Retour à l’école.

Merci monsieur Th. Parce que si la suite est affreuse, c’était le premier qui depuis longtemps posé un regard bienveillant et empathique. Il reste mon prof préféré, celui avec qui j’aurais adoré être ami, parler de truc de geek. Je ne sais pas où il est. Il m’a en partie sauvé car il m’a fait croire a du mieux.  

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